Croisières : à Marseille, les croisiéristes dépensent entre 41 et 171 euros par jour
A l’occasion du Blue Maritime Summit, deux études ont validé les retombées économiques de la croisière et les progrès en matière de pollution.
Quelles sont les retombées économiques de la croisière à Marseille ? L’épineuse question a trouvé une réponse lors du 3ème colloque Blue Maritime Summit, qui s’est tenu hier, dans la cité phocéenne, en présence de près de 450 participants, dont aucun représentant de la mairie.
La Clia, l’association internationale des professionnels de la croisière, a commandité une étude d’impact auprès de l’institut Oxford Economics. Entre mai et octobre dernier, 1 013 passagers ont été sondés, dont deux tiers en transit et un tiers en tête de ligne à Marseille. Pour rappel, cette année, le port a accueilli 2,5 millions passagers de croisières, lors de 600 escales.
Très peu de croisiéristes sortent de Marseille
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© Catalina Cueto
Dans l’étude, ceux qui étaient en transit pendant environ 5 heures, ont déclaré dépenser une moyenne de 57 euros par personne sur la journée ou 121 euros par groupe, composé de 2,4 personnes. 21% ont opté pour une excursion d’un coût moyen de 29 euros. D’après les données de géolocalisation, les visites se concentrent dans le quartier du Vieux Port et Panier, la Joliette, La Canebière, Notre dame de la Garde. En dehors de Marseille, un maximum de 5% des passagers ont poussé jusqu’à Aix, Cassis et Avignon.
Ceux qui ont embarqué ou débarqué à Marseille ont révélé dépenser 78 euros par jour et par personne. 28% d’entre eux ont choisi de passer une nuit ou plus en ville, avant ou après la croisière, le plus souvent à l’hôtel (à 75%). Dans ce cas, ils ont dépensé 171 euros par personne.
Pour une fois, les membres d’équipages des bateaux de croisières ont été également sondés. 61% d’entre eux ont déjà débarqué 6 fois au cours des 12 derniers mois, et ont consacré 79 euros à un restaurant (67%), des achats (43%), ou une attraction (39%), pendant un transit de 3,5 heures.
Les commerçants satisfaits
Du côté des commerçants situés entre le Vieux Port et la Joliette, 66 ont répondu à l’enquête en ligne
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© Catalina Cueto
réalisée entre le 6 octobre et le 11 novembre derniers. Ils estiment que 45% de leur chiffre d’affaires est généré par les passagers de croisières pour l’exercice en cours, et 47% sur l’exercice à venir. 68% se déclarent confiants dans le trafic des paquebots pour augmenter leurs ventes au cours des cinq prochaines années.
« Cette étude dont les résultats complets seront dévoilés en mars prochain, montre bien que le secteur de la croisière contribue à la vitalité économique de Marseille, commente Samuel Maubanc, le nouveau directeur de la Clia pour l’Europe. Nous sommes ouverts au dialogue avec la municipalité ». Pour rappel, en juillet 2022, la mairie avait lancé une pétition contre la pollution maritime sur fond de bateau de croisière. D’ailleurs, des activistes anti-croisières sont venus brièvement interrompre une table ronde du colloque.
Pourtant, le port de Marseille avance en matière de décarbonation. Il vient de réaliser une étude sur les émissions atmosphériques du transport maritime, en collaboration avec le Pôle Mer Méditerranée. Le périmètre de l’étude comprend les bateaux de croisières, mais aussi les ferries, les porte-conteneurs, les navires de transports de marchandises et la réparation navale.
Deux paquebots branchés à quai fin 2025
Il en ressort que, depuis 2015, l’utilisation progressive du GNL (200 escales sur 600 cette année) et l’électrification des bateaux à quai ont un impact positif sur la pollution. En outre, au 1er janvier prochain, la réglementation SECA imposera à tous les navires entrant en Méditerranée d’utiliser un carburant soufré à 0,1%, au lieu de 0,5%. A Marseille, fin 2025, deux grands bateaux de croisières pourront bénéficier en simultané du branchement électrique à quai, et trois en 2026.
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© Catalina Cueto
« Il y a 20 jours dans l’année où l’on compte plus de trois bateaux à quai en même temps », précise Jean-François Suhas, président de Marseille Provence Croisière. La projection sur 2035 montre une réduction de 80% des particules de soufre, de 60% des oxydes d’azote, de 75% des particules fines et de 47% du CO2.
Au global, le port a investi un budget de 150 millions d’euros pour les lourds travaux de transformation du réseau électrique, co-financé par la région Paca et l’Etat. Il soutient la charte Croisière Durable en Méditerranée française, qui compte 31 compagnies signataires et 13 engagements, dont le signalement en amont des pics de pollution par les capitaineries et la poursuite d’études locales sur la qualité de l’air.