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Coronavirus : la colère des hôteliers face au « silence assourdissant » des assureurs

L’Umih, mais aussi la CAT et ADN Tourisme dénoncent le comportement des assureurs qui refusent de couvrir les pertes d’exploitation des professionnels alors que leur activité est à zéro.

Une nouvelle fois, l’Umih tire la sonnette d’alarme, appelant les assureurs à “être enfin responsables et solidaires”. Des assureurs aux abonnés absents à en croire le syndicat patronal, qui constate “partout sur le terrain le silence assourdissant des assureurs ainsi qu’une multiplication des pratiques non-responsables et non-solidaires, comme si la crise n’existait pas”. Ce n’est en effet pas la première fois que l’Umih interpelle sur le sujet : dès le début du confinement, le syndicat alertait sur cette situation. Depuis, plusieurs initiatives sont nées au sein de la profession pour dénoncer l’attitude des assureurs et et sensibiliser l’opinion publique à coups de messages choc -« Assurez ou on va tous y rester ! », « Assureurs… Lâcheurs»- ou de pétitions lancées par de grands chefs. D’après l’Umih, « 98% des entreprises ayant besoin d’être couvertes se voient refuser par les assureurs toute prise en charge, même partielle, de leurs pertes d’exploitation au titre de la crise actuelle » « Sont même refusés abusivement de prise en charge les professionnels détenant un contrat d’assurance intégrant la garantie « perte d’exploitation » dont les exclusions sont trop larges donc en principe nulles, ou ceux incluant le risque épidémique », poursuit le communiqué. « Le secteur de l’assurance doit arrêter de se cacher derrière ses règles juridiques et ses contrats d’adhésion, ce qui lui permet de se dédouaner vis-à-vis des autres acteurs économiques. L’assurance doit beaucoup plus contribuer à la solidarité nationale mise en place depuis le début du confinement », estime l’Umih.

De son côté, le gouvernement fait lui aussi pression sur les assureurs pour qu’ils prennent leur part dans les dispositifs d’aides aux entreprises touchées de plein fouet par la crise, et la Fédération Française des Assurances a notamment accepté, le 23 mars, de verser 200 millions d’euros dans le fonds de solidarité mis en place par l’Etat. Un geste insuffisant aux yeux des professionnels du secteur. “Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des finances, a d’ailleurs souhaité « qu’on puisse aboutir rapidement sur la définition d’un dispositif de catastrophe sanitaire qui puisse être couvert par les assureurs » en précisant que « ça ne pourra s’appliquer qu’à l’avenir et pas au passé » lors d’une audition avec la commission des Affaires économiques du Sénat lundi 6 avril », rappelle l’Umih. L’inquiétude des professionnels ne concerne en effet pas seulement la crise actuelle. L’objectif est aussi d’être protégés si pareil scénario catastrophe devait se répéter à l’avenir.

Classer le virus en catastrophe naturelle ?

Pour l’heure, les assureurs ne couvrent donc pas les pertes d’exploitation engendrées par la pandémie. Dans un communiqué diffusé mercredi matin, la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT), aux côtés de la toute jeune fédération ADN Tourisme, qui réunit depuis peu les adhérents des ex-Offices de Tourisme de France, Tourisme & Territoires et Destinations Régions, demande en ce sens à ce que la pandémie soit classée en tant que catastrophe naturelle, ainsi que les deux organisations l’ont exprimé dans un courrier adressé à Jean-Baptiste Lemoyne.

ADN Tourisme a également mis en place un dispositif spécifique pour répondre aux interrogations des structures institutionnelles du tourisme et, plus généralement, des entreprises du secteur : enquête pour évaluer l’activité des adhérents, information sur les mesures gouvernementales d’aides au secteur, veille et remontée des bonnes pratiques pour continuer à faire vivre les destinations… Les informations sur les démarches d’ADN Tourisme sont relayées régulièrement via son site Internet et ses réseaux sociaux.

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