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Comment la blockchain s’invite dans la réservation d’hôtel

Et si la réservation d’un hébergement avait lieu en dehors de grandes plates-formes comme Booking et Amadeus ? C’est ce que développe la start-up BTU Protocol, en s’appuyant sur la blockchain (chaîne de blocs).

« Nous proposons une solution de réservation avec moins d’intermédiaires », assure Vidal Chriqui, inventeur de BTU Protocol, que nous avons rencontré au CES de Las Vegas. C’est un circuit court pour l’hôtellerie par exemple, assure la start-up. Un écosystème ouvert basé sur la blockchain Ethereum, où médias, blogueurs et autres éditeurs peuvent proposer la réservation des prestations listées, via l’intégration d’un widget. « Nous sommes un canal de distribution et un protocole ouvert, une ‘tuyauterie’ gratuite qui permet de connecter une audience et un fournisseur. Notre technologie n’est pas contre les intermédiaires, mais contre les monopoles ». Comprenez un monopole tel Booking, leader incontestable de la réservation hôtelière au niveau mondial, au taux de commission moyen de 16%.

Un accord avec CDS Groupe

Reste à séduire des acteurs du voyage. BTU (pour Booking Token Unit) Protocol a récemment signé avec CDS Groupe, qui peut distribuer ses deux millions d’hôtels partenaires via des apporteurs d’affaires inaccessibles jusqu’alors. Le comité d’entreprises dédié aux start-up dénommé Startup CE a ainsi intégré le moteur de réservation de BTU Protocol, qui pioche dans l’inventaire de CDS Groupe. C’est une marque blanche.

« CDS Groupe s’ouvre ainsi au B2C, tout en étendant le B2B », relève Vidal Chriqui. Le site apporteur d’affaires empoche, lui, environ 5% de commission. Ou presque, puisqu’il est rétribué en BTU à chaque réservation. Quant au client, il paie bien sûr en euros.

Curieusement, BTU Protocol ne prend pas de commission, et son moteur de réservation est gratuit. Son modèle économique est particulier, spécifique à la blockchain. « Nous utilisons des tokens (jetons) pour garantir les transactions. Or quand Start-up CE utilise des tokens, par exemple, il valorise notre réserve de tokens BTU », qui ont été émis à 100 millions d’exemplaires. « Nous n’en émettrons aura pas davantage », promet Vidal.  Le token vaut 1,20 euro aujourd’hui, contre 0,50 euro il y a un an, ajoute Vidal Chriqui.

Bientôt, une conversion en euros

Afin de montrer la preuve par l’exemple, BTU Protocol a lancé pour le CES BTU-hotel.com. C’est un site B2C sur lequel apporteurs d’affaires, hébergeurs et internautes peuvent tester le moteur de réservation. Une partie des hôtels sont proposés à la réservation en direct, est-il expliqué.

Les hôtels sont la cible prioritaire de la jeune pousse, qui vise aussi les compagnies aériennes. Le plus difficile reste de convaincre. « Nous devons créer la confiance, pour convaincre les entreprises de notre nouveau paradigme. »

BTU Protocol a levé 5,5 millions d’euros en juin 2018. L’entreprise compte bientôt rejoindre une place de marché, notamment pour que sa cryptomonnaie puisse être convertie en euros.

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