« Avion pas assez cher » : agacé par les mots du patron de la SNCF, l’aérien français réagit
La Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers n’a pas apprécié l’audition de Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF devant l’Assemblée Nationale.
Auditionné par la commission du développement durable de l’Assemblée nationale ce mercredi 1er décembre, Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF a estimé que « ce n’est pas le train qui est trop cher, c’est l’avion qui ne l’est pas assez ». Il a appelé à davantage taxer le transport aérien et routier, à la mesure de leur impact sur le climat, et demandé plus d’investissements publics dans le réseau ferroviaire.
Agacée, la Fnam (Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers) a souhaité réagir aux propos tenus par le PDG de la SNCF. Pour elle, il est primordial d’avoir « une approche complémentaire des modes de transport qui doivent répondre au mieux aux attentes des passagers tant en termes de service que de politique tarifaire. La concurrence constitue par ailleurs un puissant vecteur de qualité de service et permet aujourd’hui au plus grand nombre l’accès au voyage ».
La Fnam insiste sur le fait que les tarifs compétitifs du transport aérien ne proviennent pas d’une absence de taxation du secteur.
Les infrastructures de la SNCF sont plus coûteuses
Pour la Fnam au contraire «les taxes et redevances ont un poids très important en France puisque, dans cet exemple, celles-ci représentent plus de la moitié du prix total payé par le passager (53%). Le transport aérien est en réalité « le mode de transport le moins coûteux pour la collectivité en termes d’infrastructures et d’externalités ».
Et concernant l’impact environnemental du transport aérien, la Fnam appelle « les pouvoirs publics à contribuer aux investissements nécessaires – notamment dans le domaine des carburants alternatifs durables (SAF) – permettant d’atteindre l’objectif de neutralité carbone que s’est fixé l’Union européenne ».
La Fnam assure qu’une taxation supplémentaire du transport aérien n’aiderait en rien à cette transition énergétique et priverait au contraire certains passagers de l’accès à un mode de transport sûr et compétitif. Elle serait par ailleurs « particulièrement malvenue dans une période de crise inédite liée à la pandémie mondiale de Covid-19 où le secteur et ses salariés sont particulièrement touchés et vulnérables ».
Des propos qui n’étaient pas non plus du goût du ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, ainsi que le rapporte RTL.
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Il ne faut pas demander à MR Farandou ce qu’est la concurrence.