Air France clôt son exercice dans le rouge

Suite au conseil d’administration du 26 mars, le groupe Air France-KLM a reconnu s’attendre à une perte d’exploitation de 200 ME, confirmant les craintes des syndicats, exprimées quelques heures plus tôt. Pierre-Henri Gourgeon, DG du groupe, atteste une nouvelle dégradation de l’activité au mois de mars, « traditionnellement plus dynamique ». De plus, le groupe estime avoir été impacté par les opérations de couverture carburant défavorables, à hauteur de 200 ME. Face à cette situation dégradée, « l’évolution du résultat net 2008/09 dépendra de la valorisation des instruments de couverture (carburant, ndlr) », a expliqué le DG. Toutefois, il estime que la situation financière et la trésorerie du groupe de « bon niveau », la réduction des capacités de 3,4 %, la baisse attendue de la facture pétrolière de 20 % et la chasse aux coûts engagée, devraient permettre à Air France-KLM « d’absorber une partie significative du recul du chiffre d’affaires, estimé à 6 %, et de limiter la perte d’exploitation ». Les syndicats s’inquiètent des conséquences sur l’emploi. Alors qu’elle a décidé, il y a quelques semaines, un gel des embauches et une réduction de ses effectifs de 1 000 à 1 200, sans licenciement sec, la compagnie pourrait inciter son personnel à prendre des congés sabbatiques ou sans solde, et le pousser à solder ses RTT. En juin doit être discuté le prochain plan triennal de l’emploi chez Air France. Les trois derniers plans garantissaient l’emploi. La dégradation du contexte économique devrait rendre cette garantie plus difficile à tenir.