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Défaillance d’Aigle Azur : le coup de gueule des pros

Les déboires d’Aigle Azur mettent à nouveau en lumière le manque de garanties fournies par Iata pour protéger les agences et les clients.

La situation d’Aigle Azur n’en finit plus de faire réagir les professionnels du secteur. Hier c’est Richard Vainopoulos, le président de Tourcom, qui y est allé de son commentaire sur le réseau professionnel Linkedin.

« Les premiers à supporter les conséquences de cette faillite sont les salariés qui s’y sont investis, introduit le président du réseau. Les seconds qui en supportent, encore une fois, les conséquences, ce sont les passagers !»

De son côté, Jean Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage (EDV) a déploré que l’administrateur judiciaire de la compagnie ait pris « subitement hier soir la décision d’interrompre les vols dès ce soir (6 septembre). Il a donc sciemment trompé les passagers d’Aigle Azur et les agences de voyages : des milliers de passagers qui espéraient rentrer en France ce week-end resteront bloqués et devront racheter un billet… dans la mesure où ils trouveront de la place. »

Un arrêt des vols d’Aigle Azur « scandaleux »

Pour le président du syndicat cet arrêt brutal des vols, « comme la gestion globale de ce dossier, est scandaleux : il met en difficulté des dizaines de milliers de passagers qui paient longtemps à l’avance leur voyage sans être assurés de pouvoir l’effectuer. Les agences de voyages, mandataires de la compagnie, s’efforcent d’aider leurs clients. Elles ne disposent d’aucune garantie au cas de défaillance d’une compagnie aérienne alors qu’il leur est imposé de fournir de lourdes cautions bancaires aux mêmes compagnies aériennes ».

Même son de cloche du côté de Richard Vainopoulos, qui dénonce le manque de protection des agences. « Les Etats et l’Union Européenne refusent de demander des garanties financières aux compagnies aériennes, contrairement aux agences de voyages qui doivent fournir une caution bancaire de 60 jours de leur volume d’affaire pour les vendre. Et pourtant le résultat est là : chaque année, c’est une dizaine de compagnies qui disparaissent.»

Peur de Iata ?

«Depuis vingt ans, ce sont des centaines de milliers de passagers abandonnés à leur sort !, regrette Richard Vainopoulos. Aujourd’hui, les entreprises croulent sous des obligations de résultats de plus en plus strictes vis-à-vis des consommateurs », déplore-t-il.

La question reste la même depuis des années : « Pourquoi les transporteurs ne seraient pas soumis aux mêmes obligations ? Aucune compagnie ne peut aujourd’hui garantir son avenir…»

Il est vrai que ce sujet est une demande de la distribution depuis des années. Pourtant rien n’a bougé. «Si les gouvernements ont peur de l’Iata, alors il y aurait de quoi s’inquiéter pour les futurs voyageurs… », s’alarme en conclusion Richard Vainopoulos.

Le secteur sera vite fixé. Les Entreprises du Voyage comptent demander au nouveau secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djibbari, de défendre leur projet d’inscrire dans la loi LOM l’obligation pour les compagnies aériennes de disposer d’une garantie destinée aux professionnels et aux passagers au cas de défaillance.

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