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Arrêt des vols d’Aigle Azur : quatre agences témoignent

Comment les agences gèrent-elles la situation dans l’urgence, alors que la compagnie n’assure plus ses vols dès ce soir et que d’éventuels repreneurs ont jusqu’à lundi pour se manifester ? Elles témoignent.

Catherine Buratti, Marne et Morin Voyages à Meaux

« 65 de nos clients sont impactés par cette défaillance. Soit ils sont coincés à destination pour le retour, soit ils ont réservé des billets pour partir plus tard, jusqu’en février, soit, ils ont acheté un billet dans le cadre d’un séjour à la carte. Dans ce dernier cas, nous sommes tenus responsables, et nous avons racheté l’aérien plus cher auprès d’une autre compagnie. Nous avons passé les autres billets en demande de remboursement auprès d’IATA, mais sans garantie. Notre trésorerie ne nous permet pas de rembourser les clients. En fait, je suis en colère car nous sommes pris en étau entre le mécontentement des clients, ce que je comprends, et la rigidité d’IATA qui risque de nous suspendre l’agrément si on ne leur règle pas les billets émis ! Ce n’est pas normal. »

Fabrice Dariot, Bourse des Vols à Paris

« On ne peut que constater les conséquences de l’inconséquence… de l’Europe, qui laisse opérer dans son ciel des compagnies aériennes sans dépôt de garantie. Nous autres, agences de voyages, devons couvrir nos engagements auprès du grand public, par des caisses de solidarité comme l’APST. Il est temps que le droit de voler dans le ciel d’Europe s’adosse à une protection financière du consommateur et des agences de voyages. »

Djamila Sefsaf, Massilia Voyages à Marseille

La situation est critique. Nos clients sont affolés, qu’ils soient coincés à destination ou en partance. Je ne sais pas si le BSP va rembourser leurs billets non utilisés, on le saura à la fin du mois. S’ils rachètent des billets sur Air Algérie, ou une autre compagnie, ce sera beaucoup plus cher en dernière minute. Nous avons connu la même situation avec la compagnie algérienne Khalifa Airways en 2003, qui n’a pas pu nous rembourser. Et de notre côté, en tant qu’agence, nous n’avons pas la trésorerie suffisante pour procéder au remboursement. »

Falhi Voyages à Marseille

« Dans nos trois agences, nous avons plus de 100 billets émis non utilisés qui posent problème. Les clients ne peuvent pas se permettre financièrement de payer à nouveau leur transport aérien, et nous ne pouvons pas les rembourser par manque de trésorerie. C’est un risque financier trop important, même si nous voulions fidéliser ces clients. Il faut espérer que le BSP nous rembourse. Pour ceux qui sont bloqués sur place en Algérie, j’ai vu que d’autres compagnies étaient mobilisées pour proposer des tarifs retour préférentiels. Malheureusement, à ce jour, nous n’avons pas réussi à contacter tous nos clients à destination. »

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