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Aigle Azur : Air France et Vueling mettent en place des tarifs spéciaux

Plusieurs milliers de voyageurs se trouvent bloqués vendredi suite à la cessation d’activité d’Aigle Azur, notamment en Algérie et au Mali. Les pros s’efforcent de trouver des solutions, en lien avec le ministère des Transports.

« Ce sont plusieurs milliers de personnes qui sont bloquées aujourd’hui », notamment « en Algérie et au Mali », a indiqué vendredi matin le secrétaire d’Etat français aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.  « Nous discutons avec des compagnies aériennes françaises, avec le groupe Air France, pour mettre en place les solutions les plus appropriées et pour qu’aucun passager qui se trouve aujourd’hui hors du territoire français ne se retrouve sans solution », a poursuivi cet ancien pilote de ligne. Dans un courriel transmis à l’AFP, Air France a affirmé mettre en place « rapidement » des « tarifs spéciaux » pour les clients dont le vol Aigle Azur est annulé. Même politique pour Vueling (groupe IAG) qui a d’ores et déjà annoncé un tarif de 80 euros pour la liaison Alger-Marseille et de 100 euros pour Paris-Porto, « sous réserve de disponibilité » et ce jusqu’au 15 octobre.

« Le plus grand sinistre aérien en France »

La cessation d’activité d’Aigle Azur laisse en effet les passagers dans une situation d’autant plus délicate que les billets ne seront pas remboursés par la compagnie. Dans une situation financière critique, elle doit trouver un repreneur d’ici lundi pour survivre. Sa trésorerie en Algérie – 15 millions d’euros – est difficile à rapatrier, ce qui n’arrange pas la situation.

Les passagers ayant acheté seuls leur billet « ont tout perdu », résumait à l’AFP Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage « C’est le plus grand sinistre aérien vécu en France ». « On estime à 40000 le nombre de billets Aigle Azur payés par les agences pour les semaines et mois à venir. Il y avait notamment des billets pour les vacances de Noël », précise Jean-Pierre Mas, qui annonce préparer « une assignation en référé afin d’obtenir la mise sous séquestre de fonds » en vue de compenser les pertes des voyagistes victimes de l’arrêt de l’activité d’Aigle Azur.

Plusieurs offres de reprise sur la table

Outre le rapatriement des passagers et des équipages, l’autre urgence est donc de trouver un repreneur pour la compagnie. Le gouvernement français assure effectuer toutes les démarches possibles dans ce but. En déplacement à Strasbourg, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a évoqué vendredi « une offre principale » de reprise, sans toutefois dévoiler l’identité de ce repreneur potentiel. « Il y a une offre principale sur laquelle nous travaillons » mais « je ne peux pas vous en dire plus parce que je souhaite qu’elle aboutisse et que je ne veux pas affaiblir les discussions qui sont en cours », a-t-il déclaré à la presse. D’autres offres « sérieuses » sont « envisageables » et « sur la table », a-t-il affirmé.

Aucune offre ferme n’a pour l’instant été déposée mais quelques noms de repreneurs circulent. Lionel Guérin et Philippe Micouleau, anciens dirigeants du groupe Air France, selon des sources syndicales, ou encore le nom du groupe Dubreuil, propriétaire d’Air Caraïbes, ont été évoqués. « L’Etat accompagne et tente de susciter des projets de reprise », a assuré de son côté M. Djebbari, ajoutant être « en contact avec d’autres compagnies mais aussi avec d’autres opérateurs aériens pour voir dans quelle mesure la reprise de l’activité peut s’opérer ».

Plusieurs options sont sur la table, selon M. Djebbari: « une reprise de l’ensemble de l’activité avec projet de restructuration » ou une « reprise un peu plus lointaine en scindant les activités long et moyen-courrier » toujours dans le but de préserver un maximum d’activité et d’emplois. La compagnie qui emploie quelque 1200 personnes a de son côté assuré à ses salariés que la recherche de repreneurs se poursuivait « activement ». Elle possède plusieurs atouts qui pourraient séduire un repreneur éventuel, selon ses salariés, et en particulier des droits de trafic vers l’Algérie qui en font un acteur incontournable vers cette destination. Avec ses 11 avions, Aigle Azur a transporté 1,88 million de passagers en 2018, année pendant laquelle elle a réalisé un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros.

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