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Aérien : près de 200 pays s’engagent à la neutralité carbone en 2050

Ces Etats ont signé un accord prévoyant une décarbonation totale de l’aérien pour la moitié du siècle, en 2050. Les spécialistes estiment toutefois que ce n’est pas suffisant.

Vendredi  7 octobre, 193 Etats représentés aux Nations unies ont conclu un accord pour atteindre la neutralité carbone en 2050 dans l’aviation civile mondiale, souvent montrée du doigt pour son rôle dans la crise climatique.

Les représentants des 193 Etats de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI), une agence de l’ONU dont le siège est à Montréal, sont parvenus en assemblée à « un accord historique sur un objectif collectif ambitieux à long terme de zéro émission de carbone » au milieu du siècle, a tweeté l’organisation. Cette dernière a précisé qu’elle « continuait de plaider pour que les Etats fassent preuve de beaucoup plus d’ambition et d’investissement afin que l’aviation soit entièrement décarbonée d’ici à 2050 ou avant ».

L’aérien réservé aux plus riches ?

« C’est un excellent résultat », a estimé auprès de l’AFP une source diplomatique européenne, précisant que « seuls quatre pays, dont la Chine, avaient exprimé des réserves ». Mais l’accord est encore est loin de satisfaire les ONG de défense de l’environnement, qui regrette sa faiblesse et le fait qu’il ne soit pas juridiquement contraignant.

Aujourd’hui responsable de 2,5 à 3% des émissions mondiales de CO2, le secteur aérien s’avère difficile à faire passer aux énergies renouvelables, même si l’industrie aéronautique et les énergéticiens y travaillent d’arrache-pied. L’avion concentre de nombreuses critiques, d’autant qu’il est vu comme un moyen de déplacement réservé aux plus riches. En outre, 50% des émissions de l’aérien proviennent des 1% de voyageurs se déplaçant le plus.

1 550 milliards de dollars d’investissements

L’Association internationale du transport aérien (Iata) s’est dite « fortement encouragée » par le vote à l’OACI, qui intervient un an après que ce porte-voix des compagnies eût entériné le même principe en assemblée générale.

Le directeur général de l’Iata, Willie Walsh, s’attend désormais à « des politiques publiques bien plus solides en faveur de la décarbonation, comme des incitations à augmenter la capacité de production des carburants d’aviation durables », d’origine non fossile, principal levier pour réduire les émissions du secteur aérien selon les compagnies.

Selon l’Iata, créer une aviation décarbonée représente 1 550 milliards de dollars d’investissements entre 2021 et 2050. « La communauté mondiale de l’aviation salue cet accord emblématique », a déclaré pour sa part le directeur général du Conseil international des aéroports (ACI World). « C’est un tournant dans les efforts pour décarboner le secteur aérien, avec des gouvernements et des industriels qui se dirigent désormais dans la même direction, au sein d’un cadre réglementaire commun », a ajouté Luis Felipe de Oliveira, cité dans un communiqué de son organisme fédérant 1.950 plateformes aéroportuaires dans 185 pays.

Des ONG restent sur leur faim

Le ministre français chargé des Transports, Clément Beaune, s’est réjoui d' »une avancée majeure », jugeant sur Twitter qu' »il n’y aura pas d’avenir pour l’avion sans décarbonation » et se disant « fier d’avoir porté ce combat avec mes homologues européens ».

« Ce n’est pas le moment de l’accord de Paris pour l’aviation », a toutefois déploré Jo Dardenne, de l’ONG Transport & Environment (T&E). « Ne prétendons pas qu’un objectif non contraignant permettra de ramener l’aviation à zéro », a-t-elle ajouté. Même déception concernant l’ajustement de son mécanisme de compensation carbone (Corsia) qui a été revu par l’assemblée de l’OACI.

L’Assemblée a décidé de changer le niveau de référence de ce système, pour le porter à 85% des émissions produites en 2019, et de modifier la méthode de répartition des obligations entre les transporteurs aériens. Lancé en 2016, Corsia visait à l’origine à plafonner les émissions aux niveaux de 2020.

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