L’édito de Dominique Gobert : pas d’Air France pour la Rep Dom
Etonnant, mais pas vraiment surprenant, de la part d’Air France. La compagnie, sans concertation aucune, a décidé de cesser sa desserte de la République Dominicaine durant la saison printemps/été. Au grand dam de nombreux voyagistes.
C’est le 26 mars 2023 que la compagnie doit arrêter la desserte de la République Dominicaine, une destination particulièrement prisée des touristes français et qui, durant toute la période de crise sanitaire, avait brillamment réussi à développer son tourisme. Selon sa direction de la communication qui nous a répondu ce matin, « Air France confirme que ses liaisons au départ de Paris-Charles de Gaulle vers Saint-Domingue et Punta Cana (République Dominicaine), jusqu’ici assurées toute l’année, deviendront saisonnières à compter de la fin de la saison hiver 2022-2023. Les derniers vols seront prévus respectivement les 23 et 25 mars 2023, pour une reprise à la saison hiver 2023-2024 ».
Pourtant, lorsque nous avions rencontré le ministre du tourisme de Rep Dom, David Collado, durant le dernier Congrès des Entreprises du Voyage, il avait développé tous les projets du pays et notamment une desserte accrue de la destination par les transporteurs français. A tel point d’ailleurs que bon nombre de nos voyagistes avaient établi leurs programmes de la saison prochaine en mettant à la vente une large gamme de produits vers cette destination.
Cette décision, abrupte de la part d’Air France, en laisse plus d’un pantois et oblige à une adaptation rapide mais pas facile…
Air France ne justifie pas vraiment la décision, selon notre confrère du Figaro. Certes, elle invoque, sans grande conviction, les tarifs délirants du kérosène. En coulisse, on murmure cependant que les tarifs pratiqués par Air France, sans doute afin de damer le pion à ses concurrents français, Air Caraïbes principalement, ne permettaient pas de rentabiliser suffisamment la ligne.
Il est vrai que parfois, on peut se demander si notre compagnie possède une véritable notion de la rentabilité. Mais c’est un point de détail, comme disait un vieux borgne cacochyme…
En attendant, il va falloir s’organiser, non seulement pour les voyagistes mais également pour les autorités de la destination. Nul doute que la concurrence aérienne va s’organiser, particulièrement des la part d’Air Caraïbes/French Bee ou de Corsair. Cette dernière propose un aller-retour vers Punta Cana à un tarif qui me laisse dubitatif.
Pour le moment, du moins, car, si l’offre est réduite, mécaniquement, les tarifs remontent, ce qui est d’une évidence crasse.
Reste maintenant à savoir si Air France a réellement fait le bon choix. D’après quelques voyagistes spécialistes, les réservations pour l’hiver se présentent « plutôt bien ».
En sera-t-il de même pour la saison estivale ?
Qui vivra verra… ou pas !
Dans le même article on arrive à regretter qu’Air France ne sache pas être rentable et critiqué le fait qu’elle arrête une ligne non-rentable