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Accor, la Fondation des femmes et Julie Gayet relancent Abri d’urgence

La Fondation de lutte contre les violences faites aux femmes et Accor coordonnent leurs efforts pour pérenniser un dispositif d’hébergement d’urgence destiné aux femmes victimes de violences.

« On a sauvé des vies ensemble, a souligné l’actrice Julie Gayet, ambassadrice de la Fondation des femmes, lors d’une conférence de presse le 10 octobre. Votre soutien a été capital », pendant la crise sanitaire, a-t-elle ajouté à l’adresse notamment du géant hôtelier.

C’est en mars 2020 qu’Accor avait lancé la plateforme baptisée CEDA, l’acronyme de Coronavirus Emergency Desk Accor. Une plateforme ouvrant des chambres d’hôtels à des populations vulnérables et du personnel soignant et de l’associatif.

La Fondation des femmes s’insère quelques mois plus tard dans le programme du groupe. Objectif : permettre à des femmes de partir de chez elles et d’être mises en sécurité dans un lieu anonyme. Le projet « a montré des résultats exceptionnels », souligne Anne-Cécile Mailfert, présidente de la fondation, qui lutte contre les violences faites aux femmes. En 2021, grâce au soutien d’Accor, plus de 700 femmes et enfants ont bénéficié de 13 867 nuitées en urgence, dans « des chambres à prix coûtant ». Et ce grâce « aux efforts des hôteliers », mais aussi à des dons de particuliers et d’entreprises. 

« Mais le combat ne s’arrête pas avec la fin des périodes de confinement », pendant lesquelles les violences conjugales augmentent, relève Julie Gayet. « Les féminicides perdurent. »

Sébastien Bazin, Anne-Cécile Mailfert, Brune Poirson et Julie Gayet. © LL

Une volonté d’insertion professionnelle

Le programme Abri d’urgence est néanmoins suspendu en septembre 2021, faute d’argent. « Accor nous a alors proposé d’aller plus loin que des chambres à prix coûtant », ajoute Anne-Cécile Mailfert. D’où la relance récente de la plateforme Abri d’urgence, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas et d’Alternative Patrimoine. Résultat : depuis le mois de mars 2022, 148 femmes et enfants ont été hébergés, soit 1050 nuitées, avec un total de 102 associations et autres structures partenaires.

Les familles restent en moyenne 12 nuitées par séjour en moyenne. Le programme ne promet pas de solution d’hébergement longue durée. « C’est le petit chaînon manquant de l’urgence de proximité immédiate. Une carte joker », en attendant qu’une association déniche un logement. 

« Ce partenariat donne du sens au métier que nous faisons, insiste Brune Poirson, directrice du développement durable Accor. Il y a énormément de fierté à aider la Fondation des femmes. Notre objectif est de continuer à soutenir la cause des femmes, et de trouver des solutions tout au long de la chaîne. 4 femmes sur 10 appellent le 115 et ne trouvent pas de solution de logement. » « Et nous faisons aussi toute un travail sur l’insertion professionnelle des femmes (…) pour leur donner les moyens de leur indépendance », avec leurs enfants.

« Nous ne sommes pas là pour nous substituer à l’Etat, mais pour le titiller », ajoute Sébastien Bazin, PDG d’Accor. Abri d’urgence est aussi utilisé « politiquement », auprès du gouvernement, qui réduit ses aides avec l’accalmie sanitaire. Le projet de loi de finances entérine la suppression de 14 000 places d’hébergement d’urgence en 2022 et 2023, selon Le Monde. Des hôtels, mis à disposition pendant la pandémie, retrouvent de fait leur vocation touristique.

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