Worldia lève 25 millions d’euros pour doper sa croissance
Le « TO-techno » vient de boucler une deuxième levée de fonds d’envergure. Dans cette interview à L’Echo touristique, Grégoire Pasquet, le DG-cofondateur de Worldia, détaille sa feuille de route.
L’Echo touristique : Worldia annonce la levée de série B de 25 millions d’euros. Qui sont les investisseurs participant à ce tour de table ?
Grégoire Pasquet : Nos trois investisseurs historiques que sont Red River West, Cap Horn et Raise Ventures, ont participé au tour de table. Nous avons réalisé ce que nous leur avions promis lors de la dernière levée de fonds, en 2019, et nous sommes sortis plus forts de la crise sanitaire. Ils ont donc totalement confiance dans notre potentiel d’accélération. Mais nous accueillons également trois nouveaux actionnaires : le Crédit Mutuel Innovation et la Caisse des Dépôts, qui ont un profil plus institutionnel, et le fonds French Founders, spécialisé dans l’accompagnement des start-up qui veulent investir le marché américain. Ce sont des investisseurs avec des profils différents et complémentaires : certains sont spécialisés dans le capital-risque, et d’autres peuvent se permettre de suivre une temporalité plus lente.
Comment allez-vous utiliser cet argent ?
Grégoire Pasquet : Nous avons réussi à lever ces fonds grâce à un plan bien précis, qui poursuit trois objectifs majeurs. D’abord, nous allons accélérer notre développement à l’international. Worldia est présent en France, bien sûr, mais également en Allemagne et en Espagne depuis peu. Nous avons noué de premiers contacts au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. Donc développer notre activité à l’international sera notre plus gros chantier, pour les mois à venir. Notre deuxième objectif, c’est de pouvoir enrichir nos services, et d’augmenter l’usage de notre plateforme. Pour ça, nous devons être en mesure de proposer une plus grande variété de produits, par exemple. Enfin, et c’est propre à l’ADN de Worldia, nous allons poursuivre nos développements technologiques.
Quels outils vous manquent ?
Grégoire Pasquet : Concernant la R&D, il y a deux volets différents. Il y a d’abord un volet touristique. Nous voulons apporter une expérience toujours plus fluide pour le voyageur, et c’est un développement quasiment continu. Nous devons également élargir la gamme de produits référencés et ajouter d’autres segments du voyage, comme la croisière ou les randonnées. Côté purement techno, nous continuerons d’automatiser des tâches qui ont moins de valeur ajoutée pour les agents de voyages, mais qui sont toujours effectuées manuellement. L’objectif étant, toujours, de leur faire gagner du temps. Je pense par exemple aux frais d’annulation, que nous devons être capables de fournir en direct et en un clic, sans qu’il y ait d’échanges avec notre équipe Support. Nous allons aussi leur fournir plus d’outils analytiques, pour que nos partenaires aient la vision la plus complète possible de leur activité. Plus que jamais, nous voulons les accompagner dans leur passage à une échelle supérieure. Et nous avons besoin d’eux pour, nous aussi, monter dans la division suivante.
Quelles sont les nouvelles ambitions de Worldia ?
Grégoire Pasquet : A horizon cinq ans, Worldia veut aller chercher un milliard d’euros de volume d’affaires*. C’est un objectif ambitieux, mais nous y arriverons si nous parvenons à suivre le rythme de croissance que nous avons depuis notre lancement. Chaque année, nous doublons, ou presque, notre activité par rapport à l’année précédente. Nous avons retrouvé nos niveaux pré-Covid dès l’été 2021. Puis, nous avons doublé notre chiffre d’affaires en 2022, et cela sera encore le cas en 2023. Donc nous suivons le plan que nous avons écrit, avant même la crise sanitaire.
*Le dernier bilan financier, clôturé le 30 septembre 2020, fait état d’un chiffre d’affaires de 12M€.
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