TravelHorizon en quête de nouveaux horizons

Même les pure players sont rattrapés par la crise. L’Écho touristique l’a révélé en exclusivité le 11 juin : TravelHorizon a dû se déclarer en cessation de paiement. Le redressement a été prononcé le 8 juin auprès du tribunal de commerce d’Aix-en-Provence. Un appel d’offres va être lancé auprès de repreneurs potentiels. Ils devraient être nombreux à se bousculer au portillon car, en dépit de ses difficultés, Travel Horizon reste une pépite, leader sur le marché BtoC des ventes en ligne ski et France, essentiellement l’hiver, avec un chiffre d’affaires de 60 ME pour l’exercice 2010-2011 (clos le 30 avril). Créée en 1999 sous la marque SkiHorizon par Nicolas Mendiharat (qui s’est retiré en novembre 2011), l’entreprise était sur le fil depuis quelques mois déjà avec une perte nette de 10 MEE l’année dernière.

LE PURE PLAYER PAIE L’HIVER 2010/2011

En reprenant les commandes, il y a un peu moins d’un an, Romain Roulleau, ancien directeur e-commerce du groupe Accor, avait commencé par rationnaliser les coûts, en faisant le ménage dans les marques dès l’automne dernier. Sur 14 marques, 6 seulement avaient été conservées : les généralistes SkiHorizon et TravelHorizon, les « jeunes » Totem, Sportura et Haloween, ainsi que Snowrental pour la location de matériel. Cela n’aura pas suffi. Avec cette cessation de paiement assortie d’un redressement judiciaire, le pure player paie un hiver 2010/2011 difficile par manque de neige et une saison 2011-2012 minée par la crise. Mais son talon d’Achille est aussi vraisemblablement sa forte saisonnalité l’hiver d’où le projet de FranceHorizon (voir encadré) et par ailleurs la composition de son capital. TravelHorizon était soutenu par le fonds d’investissement Wellington Partners lequel avait injecté, en 2007, 6 ME dans le pure player. Or, en temps de crise, la confiance dans le management et l’avenir est capital. Il y a manifestement eu rupture. Ski Horizon avait déjà fait face à des difficultés financières au cours de l’été 2001. Le site BtoC qui était alors uniquement spécialisé dans la distribution de séjours alpins via Internet, avait été placé en redressement judiciaire. Il avait retrouvé un nouveau souffle quand le gestionnaire d’hôtels et de résidences de tourisme HMC-Domaine du Soleil avait repris la plupart des actifs de la société puis levé des fonds auprès de Wellington Partners. Il appartiendra maintenant au prochain repreneur, dont le nom devrait être très vite connu, de diversifier l’offre notamment estivale sur la France, même si la rentabilité sur ce segment reste une gageure. DeclicFrance (Travelfactory) et La France du Nord au Sud, qui pourraient logiquement figurer parmi les premiers candidats à la reprise, compte parmi les marques installées sur ce terrain de jeu difficile.