Train/SNCF : le trafic progresse en 2023, malgré la hausse des prix
L’Autorité de régulation des transports (ART) vient de publier son rapport sur le marché français du transport ferroviaire en 2023. Le trafic augmente malgré une qualité de service qui se dégrade.
Les Français en pincent pour le rail. La fréquentation des trains a fortement augmenté en 2023 (+5%). Son niveau dépasse ainsi de 21% celui de 2019 pour les services conventionnés TER et Intercités, et de 6% pour les trains aptes à la grande vitesse (TGV).
« Le train est le seul mode de transport ayant dépassé dès 2023 son niveau de fréquentation d’avant-crise en France », souligne l’ART dans son étude. Sa part modale, face aux baisses de l’usage de la voiture et de l’avion sur des liaisons domestiques, atteint ainsi 10,4% (+0,6 point versus 2022).
Hausse des prix de 10% sur Ouigo
Cette augmentation de trafic intervient malgré une hausse tarifaire globale. Les prix du transport ferroviaire s’envolent sur les services à bas coûts type Ouigo (+10% en 2023), mais également sur les services domestiques à grande vitesse (+6%).
« Les prix effectifs des services ferroviaires librement organisés (mesurés via la recette moyenne par passager.km), qui avaient fortement chuté avec la crise sanitaire, ont augmenté en 2023 de +8% et de +2% au premier semestre 2024, dépassant – en euros courants – leur niveau de 2019. »
Dégradation de la qualité de service
Par ailleurs, l’ART signale une dégradation de la qualité de service.
2023 a été marquée par une diminution du nombre de trains programmés, notamment suite à des grèves, et par une « chute » du taux de ponctualité.
« Le nombre de trains ayant effectivement circulé et arrivant à l’heure à leur terminus par rapport au nombre de trains prévus » est ainsi passé de 81% en 2022 à 78% l’année dernière.
Avec la concurrence, des prix inférieurs de 10%
Globalement, le marché reste largement dominé par SNCF Voyageurs, malgré de nouveaux entrants.
« L’arrivée depuis 2022 des nouveaux opérateurs Renfe Viajeros et Trenitalia France a généré une hausse de l’offre ferroviaire de près de 15 % sur les liaisons concurrencées, une hausse de la fréquentation (+10 %) sur l’axe Paris-Lyon ». Et surtout, l’avènement d’opérateurs étrangers engendre des prix inférieurs « de plus de 10% » aux niveaux observés avant ouverture à la concurrence.
TGV : une offre qui recule
Etonnamment, l’offre ferroviaire à grande vitesse a reculé de près de 3% depuis 2019. Deux raisons l’expliquent : les mouvements sociaux et la réduction du parc des TGV exploités en France – en baisse de près de 40 trains depuis 2019 d’après l’ART. Résultat : les taux d’occupation de ces trains atteignent un nouveau record de 76% en 2023. Ce qui a pour conséquence d’améliorer leur rentabilité, toutefois annihilée par la hausse des coûts (péages d’infrastructure, redevances d’accès en gare, charges d’énergie).
