Soupçon de favoritisme : le procès entre Tony Parker et la commune de Gets démarre
La société Infinity Nine Mountain, dont Tony Parker est actionnaire, reproche à la commune de Gets d’avoir classé son dossier sans suite, et de l’avoir volontairement éloigné d’un contrat de gestion de son domaine skiable.
La commune des Gets (Haute-Savoie) a-t-elle cherché à évincer une société de Tony Parker d’un juteux contrat de gestion de son domaine skiable ? Le procès pour favoritisme de deux de ses responsables s’est ouvert jeudi 19 juin devant le tribunal de Bonneville.
Les faits remontent à mai 2023, quand la commune lance une procédure pour renouveler sa délégation de service public (DSP) pour l’exploitation du domaine skiable de cette station familiale de moyenne montagne.
La société Infinity Nine Mountain (INM), propriété de l’ancien basketteur star devenu homme d’affaires, se porte candidate face à son exploitant historique, la Sagets, dont la commune des Gets est actionnaire majoritaire. Mais en janvier 2024, la municipalité tourne casaque et déclare finalement la procédure « sans suite » pour lui préférer la création avec la commune voisine de Verchaix d’une société publique locale (SPL) qui reprendrait la gestion des remontées mécaniques. Ce sont les motivations à l’origine de ce changement de direction que le procès vise à décrypter.
L’ancien maire des Gets, Henri Anthonioz, qui faisait initialement partie des prévenus, est décédé en novembre 2024. À la barre, il y a son premier adjoint Simon Bergoend, ainsi que le directeur général des services de la commune, Kevin Fournier. Tous deux sont soupçonnés de faits de favoritisme dans les marchés publics et d’immixtion dans une fonction publique.
Sur les bancs des parties civiles figurent l’association Anticor 74, à l’origine de plusieurs signalements relatifs à ce dossier, et la société Infinity Nine Mountain (INM), représentée par un avocat.
Pas de violation des règles, selon l’adjoint au maire
Pourquoi y a-t-il eu un revirement ? Est-ce parce que la commune a eu peur de « confier les clés du camion » à un poids lourd privé comme Tony Parker, interroge la présidente. « Non », répond le premier adjoint, M. Bergoend, tout en dénonçant la « forte pression exercée tout au long de la procédure » par le groupe du basketteur. « On savait que le modèle de SPL est meilleur pour notre station, les stations en général. Tout nous pousse vers cela », a-t-il argué. L’adjoint a nié toute violation des règles d’attribution des marchés publics.
Les avocats des prévenus, Me Valérie Sanossian et Me Bernard Plahuta ont pour leur part dénoncé une « instruction univoque » dans laquelle « les droits de la défense ne sont pas respectés » et réclamé l’annulation pure et simple de la procédure. Pour le procureur Boris Duffau, elle relève au contraire d’une « application pure et stricte de la loi ».
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