Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Lourdes garde la foi

La venue du pape à Lourdes, les 14 et 15 août prochain, va placer la cité mariale sous l’oeil des caméras du monde entier. De quoi l’aider dans sa conquête de nouveaux marchés.

Traditionnellement très fréquentée à l’occasion de la messe de l’Assomption, Lourdes devrait cette année battre tous les records d’affluence. Pour fêter le 150e anniversaire de la proclamation du dogme de l’Immaculé Conception, le Pape Jean Paul II y effectuera un pèlerinage les 14 et 15 août prochain. En 1983, sa première visite dans la cité mariale avait attiré quelque 300 000 pèlerins, presque dix fois plus qu’en temps normal à cette époque de l’année. Vingt et un ans plus tard, les services des sanctuaires de la ville espèrent bien dépasser ce chiffre. Plus de 2 000 journalistes français et étrangers seront accrédités pour couvrir l’événement, malgré des mesures de sécurité exceptionnelles. Jacques Chirac devrait être aussi présent.

Lourdes entend bien profiter de ce formidable appui médiatique pour relancer sa fréquentation, qui stagne aux alentours des 6 millions de visiteurs par an depuis plusieurs années. D’autant que le nombre de pèlerins venant en voyage organisé décline inéluctablement depuis 1999 (870 274), à l’exception de 2001 (921 321 personnes), qui avait bénéficié de l’effet de l’année du Jubilé. L’an dernier, le chiffre a chuté à 814 458 (-6 % par rapport à 1999). Dans le même temps, la durée moyenne de séjour s’est aussi réduite, de cinq à trois nuits. Les marchés de proximité de la zone européenne (France, Allemagne, Italie, Irlande) ont été les plus touchés en raison de mouvements sociaux, de crise économique ou d’augmentation galopante des tarifs aériens et ferroviaires. La situation internationale tendue et l’épidémie de Sras ont entraîné aussi la défection de la clientèle américaine et d’Extrême-Orient.

La deuxième ville hôtelière de France veut monter en gamme

Pour enrayer le phénomène, Lourdes ne compte pas que sur le pape. La ville s’est rapprochée de la structure départementale Hautes-Pyrénées Tourisme Environnement, pour faire sa promotion sur de nouveaux marchés, les touristes étrangers représentant 53 % de la fréquentation. Les pays de l’Est (comme la Pologne, la Croatie, la Slovaquie) sont en particulier en pleine explosion. La proximité avec l’Espagne constitue également un atout à mettre en avant. L’Amérique du Sud, l’Asie du Sud-Est et la Chine sont autant d’autres marchés à défricher.

Ville étape dans la plupart des grands tours d’Europe, Lourdes espère se vendre comme destination à part entière. Pour cela, la cité veut faire évoluer son image, essentiellement tournée pour le moment vers la foi chrétienne, et mise sur les autres richesses du département, comme le site naturel de Gavarnie (classé au patrimoine de l’Unesco), le Pic du Midi, le thermalisme… D’autant que Lourdes dispose d’arguments : elle regroupe 75 % de la capacité d’accueil classée du département (14 450 chambres sur 18 063).

Deuxième ville hôtelière de France après Paris, elle doit toutefois s’attacher à balayer une image bon marché. Son parc tend d’ailleurs à monter en gamme, avec une forte poussée des trois étoiles, et compte désormais six hôtels quatre étoiles. Best Western vient tout juste d’ouvrir un second établissement (Beau Séjour) et l’hôtel Mercure Impérial (4 étoiles) a rénové une grande partie de ses chambres. Enfin, le retour d’Air France depuis le 1er juin sur l’aéroport de Tarbes-Lourdes Pyrénées, seule compagnie régulière présente avec deux vols quotidiens vers Orly, devrait aussi contribuer à doper la fréquentation.

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique