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Rétrospective : l’hiver interminable des professionnels de la montagne

La fermeture des remontées mécaniques, qui aura finalement duré tout l’hiver, a fortement impacté l’activité touristique des massifs français. Le bilan est rouge vif.

Tout l’hiver, ils auront attendu une annonce : celle de l’ouverture des remontées mécaniques, essentielle à la dynamique économique des montagnes françaises. Elle n’arrivera jamais, d’où un hiver sinistré pour les professionnels du tourisme concernés.

Selon l’Observatoire national des stations de montagne, une structure co-pilotée par l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM) et Atout France, les taux d’occupation des hébergements ont reculé de 39 points pendant l’hiver 2020/21, tandis que les volumes de nuitées ont baissé de 56%. Un contexte global « très négatif », avec des résultats contrastés selon les destinations ou les secteurs d’activité. L’activité des villages vacances, par exemple, a plongé (-98%), comme celle des hôtels (-82%) et des résidences de tourisme (-70%). Les hébergements loués entre particuliers ont mieux résisté (-30%) tout comme les meublés loués en agences (-49%).

Les stations boudées à Noël

Avec un angle purement géographique, les stations des Alpes sont les grandes perdantes de cet hiver particulier (-60% en nuitées), encore plus marqué dans les grands domaines de ski alpin (-67%). A contrario, les Pyrénées (-33%) et les stations dites de charme (-38%) s’en sortent mieux, favorisant ainsi le développement des activités hors ski alpin (ski de randonnée, raquettes, chiens de traîneau, luge…), l’un des rares succès de cette saison hivernale dans les montagnes françaises.

Beaucoup moins de touristes sont venus en station pour les vacances de Noël (-56%) ou pendant les congés d’hiver (-48%). La clientèle française est jugée « en fort recul » par 47% des stations, et notamment la clientèle francilienne (54%). « Ces chiffres montrent les très lourdes conséquences de la fermeture des remontées mécaniques », selon Jean-Luc Boch, le président de l’ANMSM.

Un plan de relance et de transformation à 650 millions d’euros

Se pose désormais la question de la relance. Au-delà des hébergeurs, de nombreuses professions ont été impactées, et l’Etat s’est engagé à mettre en place un « plan montagne » à hauteur de 650 millions d’euros. Sur cette enveloppe, 331 millions d’euros seront alloués à un fonds qui financera des projets de diversification de l’économie touristique. Parce que même si elle est en crise, la montagne française pense à son avenir. Les défis environnementaux qui s’annoncent ne faiblissent pas pendant la pandémie, et c’est la survie de toute une filière qui pourrait être en jeu.

Pour autant, la montagne française voit l’avenir avec une certaine sérénité. Car le produit montagne en lui-même, qui fait la part belle aux grands espaces, aux sports, aux hébergements individuels et au terroir, semble parfaitement positionné pour rebondir fortement après la pandémie. Les réservations estivales vont dans ce sens.

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