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Comment la montagne doit accélérer la digitalisation de son offre

Alors que la montagne sort d’une saison catastrophique, les acteurs locaux du tourisme doivent accélérer leur digitalisation pour assurer la reprise à court et moyen terme.

C’est en tout cas ce qui est ressorti d’une matinée d’échanges autour de la distribution de l’offre montagne en France lors de la première journée du salon Destinations Montagne-Grand Ski, entièrement digitalisé cette année. Alors que la pandémie redistribue les cartes, au moins à court terme, les acteurs des stations et des vallées veulent profiter de ce contexte pour « identifier les leviers qui permettront à nos reliefs de s’élever davantage, à court et long terme », selon Laurent Cormier, directeur délégué d’Auvergne Rhône Alpes Tourisme, et monsieur Loyal de cette première matinée d’échanges.

Des leviers qui seront notamment digitaux, et au service de la distribution. « La montagne a besoin d’une offre moins standardisée que ce qui existe depuis des décennies », estime Christian Sabbagh, le président d’Orchestra, qui commercialise des offres France – et donc montagne – depuis trois ans. « Ce qui sera recherché, désormais, c’est une offre plus spécifique, plus thématique, plus connectée », analyse celui qui avait d’abord pensé Orchestra comme un outil pour l’outgoing. Mais, comme dans les montagnes françaises, la pandémie change la donne et accélère des tendances parfois identifiées depuis plusieurs années… ou créée même une nouvelle demande.

Une offre qui échappe à la distribution

En effet, et malgré un hiver tristement historique, la montagne « a une carte à jouer », selon Laurent Cormier, dans la dynamique touristique post-Covid. Les Français ont redécouvert leurs sommets – notamment pendant l’été 2020 – et n’ont pas hésité à descendre plus bas, en moyenne montagne, pour s’oxygéner cet hiver et parer à la fermeture des remontées mécaniques. Mais, passée l’idylle romantique de la redécouverte de son pays, les attentes seront bientôt plus exigeantes. Et peuvent constituer une opportunité à saisir pour les acteurs locaux du tourisme… et la distribution.

Car l’offre montagne, si on exclut les grands opérateurs, échappe aux agences de voyages depuis des décennies. « Les agents de voyages connaissent mieux la Tunisie, la Thaïlande ou les Etats-Unis, que la Savoie », constate Yannick Faucon, le directeur général de Resaneo, et par ailleurs président des Entreprises du Voyage (EdV) pour la région Centre-Est. Les réceptifs tricolores, eux, ne chôment pas pour accueillir des touristes venus du monde entier… mais peu de Français. Et pour aider à réussir cette greffe, les EdV vont lancer, « d’ici 2 à 3 semaines », une plateforme dédiée à la France, et accessible à tous ses adhérents.

« 90% des acteurs n’ont pas de visibilité sur Internet »

« Nous voulons mettre tout le monde en relation, pour que chacun puisse toucher une nouvelle clientèle », poursuit Yannick Faucon. Contenus par région, thématique, fournisseur, formation : la plateforme se veut un nouvel espace de rencontres, qui permettra aux réceptifs de donner de la visibilité à leurs produits, et aux agences de voyages d’écouler les avoirs qui s’accumulent depuis le début de la pandémie, en mars 2020. « Nous espérons aussi que cet outil permettra aux agents de vendre la France de façon durable », et ne sera pas qu’un pansement temporaire pour l’ensemble de la chaîne touristique de la montagne.

Car la visibilité et l’accessibilité de l’offre demeurent essentielles dans une perspective de distribution par des intermédiaires. « Si on exclut les grands opérateurs, 90% des acteurs du tourisme n’ont pas de visibilité sur Internet », chiffre Laurent Cormier. Et c’est pour ne pas laisser le marché aux mains des géants d’Internet, souvent venus des Etats-Unis, que l’Ecole de ski française (ESF) a lancé la plateforme mon-séjour-en-montagne.com, il y a deux ans. Un outil pour lequel les contributeurs ne paient que des « frais techniques », qui leur permettent de maintenir leurs tarifs et de continuer à investir selon Jérémie Noyrey, le directeur général adjoint de l’ESF.

Offrir des outils digitaux aux pros 

« L’enjeu était aussi d’aider les acteurs du tourisme en montagne à se doter d’outils digitaux pour vendre, former, et élargir au maximum leur distribution. On part du principe que le client a plusieurs points d’entrée avant de réserver. Nous voulions fluidifier le parcours client pour qu’il puisse arriver directement chez le prestataire contributeur, qui, lui, pourra traiter son client comme il le faut », éclaircit Jérémie Noyrey. Un outil qui regroupe désormais plus de 2 000 contributeurs, et plus de 140 000 lits.  

Finalement, « si la commercialisation B2B offline reste un élément clé, notamment à l’export, la distribution online ne peut plus être une option », selon Laurent Cormier. « Elle permet d’être plus lisible, de faire une promesse plus claire et d’être plus accessible aux consommateurs ».

Pour plus d’informations sur le salon Grand Ski-Destination Montagne, cliquez ici.

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