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L’édito de Dominique Gobert : remboursez, remboursez !

C’est vraiment extraordinaire le transport aérien. Non seulement certaines compagnies abusent ouvertement des annulations impromptues et sans préavis. Mais en plus, elles méprisent ouvertement leurs passagers.

Pleine d’enseignements, cette analyse menée par Joyce Pitcher, avocate au Barreau de Paris, qui en appelle à la ministre déléguée au Tourisme Olivia Grégoire et à la DGAC, afin de faire enfin respecter les obligations des compagnies aériennes. Notamment, l’obligation de rembourser leurs passagers en cas de défaillance de leur part.

Ce qui concerne bien entendu les vols annulés par les transporteurs, quelle qu’en soit la cause.

Et de constater que, après la crise sanitaire (il y a trois ans déjà, comme le temps passe), 7561 passagers ont utilisé ses services afin d’obtenir le remboursement de leurs vols annulés. Soit plus de 6 millions d’euros enfouis au plus profond des coffres de certains transporteurs.

Dominique Gobert, éditorialiste (DR:JP Leclerq)

C’est d’autant plus étonnant que la loi est claire et que la plupart des compagnies aériennes mondiales ont reçu de substantielles aides de la part de leurs Etats respectifs.

Notons cependant que nos compagnies françaises, Air France, Corsair, Air Caraïbes notamment, ont totalement joué le jeu. Je ne crois pas qu’il puisse exister de litiges flagrants envers elles.

En revanche, toujours d’après Maitre Pitcher, trois ans après la crise, nombreuses sont les compagnies à faire des pieds et des mains afin de se soustraire à leurs obligations.

Des transporteurs n’hésitent pas à simuler leur insolvabilité, « afin de gagner toujours plus de temps malgré des centaines de condamnations ».

Comme le souligne Joyce Pitcher, certaines compagnies, telles Alitalia, transformée en ITA, ou surtout Norwegian, ont fait faillite mais renaissent quasi immédiatement : rien qu’à elles deux, elles planteront environ 500 000 passagers.

Le plus ahurissant dans tout ce grand patacaisse, c’est que même la DGAC est absolument incapable de se faire respecter : ces compagnies indélicates s’en foutent comme de la vente de leur premier billet.

L’avocate a décidé d’aller plus loin. Elle cite les compagnies indélicates, parmi lesquelles on trouve pèle mêle et parfois avec surprise, Thai Airways, ITA Airways, TAP, Tunisair, Royal Air Maroc, Air Algérie et même British Airways. Et surtout, elle décide de porter l’affaire devant le ministère des Transports. Et exige amendes, et pourquoi pas interdictions de vols pour les plus récalcitrants.

Pour le moment, et comme à son habitude, le ministre des Transports s’exprime dans le plus grand silence.

Je remarque que tous ces transporteurs aériens font partie de IATA, leur propre association, qui refuse catégoriquement de créer une caisse de garantie et, via son BSP, exige des versements drastiques qui pourraient devenir bientôt hebdomadaires (en France) de la part de leurs distributeurs agences de voyages. Sans parler des garanties énormes que cette même association réclame aux distributeurs.

Bonne chance, Maitre Joyce !

2 commentaires
  1. Daniel Sacchet dit

    Pourquoi n’écrivez vous rien sur la SNCF … les exigences de remboursement imposées aux compagnies aériennes sont tout simplement scandaleuses (parfois le passager est remboursé 4 fois le prix du billet qu’il a payé, si ce n’est plus) alors que la SNCF ne rembourse rien ou presque (quand on a droit à un avoir de 25% on est content), c’est tout simplement révoltant

  2. gilles Augeard dit

    plutôt que de jouer les idiots utiles de cette avocate qui a opportunément trouvé un filon rémunérateur dans la quasi faillite de certains transporteurs, il aurait été peut être intéressant pour le lecteur de savoir que ces Compagnies ont fait tout ce qu’il était possible de faire pour redémarrer et pouvoir ainsi honorer leurs dettes.
    La DGAC, le ministère des transports et les tribunaux ne s’y sont pas trompé et loin d’être « incapables » ont fait preuve de pragmatisme en favorisant, de manière contrôlée, la reprise de ces entreprises qui depuis plus de deux ans remboursent progressivement tout leurs clients.
    Parler d’amendes et d’interdiction de vol dans ce contexte est particulièrement maladroit surtout de la part d’un « professionnel » du secteur

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