L’édito de Dominique Gobert : quand ça veut pas, ça veut pas

La bonne blague, si je peux me permettre cette constatation totalement improbable et mal venue. C’est néanmoins le constat que publie très sérieusement l’Association des tour-opérateurs de Russie (Ator, l’équivalent de notre Seto). Effectivement, depuis le début de la guerre, que le bon Poutine appelle « opération spéciale » contre l’Ukraine, l’ATOR reconnait que seulement 200.000 touristes étrangers se sont rendus en Russie.

Soit 25 fois moins qu’en 2019 où environ 5 millions de touristes s’étaient rendus dans le pays.

Benoitement d’ailleurs, l’ATOR, relayé dans nos colonnes, explique que « Les raisons sont évidentes: l’espace aérien fermé entre la Russie et la grande majorité des pays européens, ainsi que l’impossibilité d’utiliser les cartes Visa et Mastercard émises par des banques étrangères en Russie».

Finalement, ce qui est quand même très étonnant, c’est que ce soient encore les touristes allemands (selon ATOR) qui aient eu envie de se rendre dans ce pays. Leur nombre aurait atteint en 2022 25.400. Quand on sait que l’Allemagne va livrer des tanks aux Ukrainiens, je me demande comment on peut se sentir serein en touristant en Russie. Mais il est vrai que le tourisme peut mener à tout !

Quant aux Chinois, confinés dans leur pays jusqu’à présent, lesquels représentaient la « masse touristique » la plus importante, nul doute qu’ils vont revenir… à pas feutrés.

Ce qui me chagrine pour notre tour-opérateur Salaün qui avait fait de la Russie sa destination vedette. Et, sans vouloir être le volatile de mauvaise augure, il y a peu d’espoir que la situation s’arrange avant un temps certain, pour ne pas dire lointain. De plus, une fois la paix revenue, espérons, l’envie de retourner en Russie sera-t-elle au rendez-vous ?

Je n’en suis pas sûr.

Décidément, à chaque évènement dans le monde, le tourisme, une fois de plus, est en première ligne. C’est aussi le cas de la Turquie, frappée d’une façon brutale et horrible par ce séisme qui aurait déjà causé la mort de plus de 30 000 personnes.

La destination, très affectée par la crise sanitaire, commençait tranquillement à retrouver ses couleurs touristiques et les prévisions s’annonçaient plutôt encourageantes.

Hélas, du jour au lendemain, les réservations ralentissent… alors que le séisme reste isolé des zones touristiques habituelles.

Et il est difficile, pour l’esprit humain de concevoir un séjour ou une découverte vers une destination qui souffre.

Tristesse…

A lire aussi : Michel Salaün : « Le marché pourrait bouder la Russie pendant plusieurs années »