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L’édito de Dominique Gobert : un avenir compliqué pour le tourisme ?

Allez, quand faut y aller, faut y aller ! Désolé pour les grincheux, vous allez encore subir ces élucubrations durant une nouvelle saison. Une saison qui, après un semblant d’embellie, risque d’être… compliquée, si j’en crois les professionnels.

Pourtant, tout semblait plutôt bien parti, malgré la chaleur, la guerre en Ukraine. Après plus de deux ans de quasi-arrêt, le tourisme reprenant le dessus, nos compatriotes n’aspiraient qu’à une seule chose : reprendre leurs valises et s’échapper vers des lieux plus propices à la détente, à la liberté, au quasi-bonheur.

Tiens, en parlant de valises, je lisais la mésaventure d’un de mes honorables confrères durant cet épisode de chaos absolument insupportable dans les aéroports parisiens. Lui semble avoir eu de la chance, ayant pu récupérer son bagage après seulement dix jours d’errance on ne sait trop où. Que sont devenus les milliers de valoches répartis (ou pas partis) dans les méandres des sous-sols d’aéroports plus ou moins improbables ? Curieusement d’ailleurs, je remarque que ces mêmes aéroports rejettent la faute sur le « manque de personnel ». Enfer et damnation, comme on dit dans les bonnes bandes dessinées. Pourquoi, après avoir licencié pour cause de Covid des tas de salariés, n’a-t-on pas procédé à des nouvelles embauches ? Va-t-on maintenant me dire que personne ne veut plus travailler ?

Dominique Gobert, éditorialiste

Malgré l’inflation que les bons gazetteux qualifient de « galopante », bon nombre de Français sont partis. Pourtant, le trafic aérien a connu un sursaut appréciable. Seule ombre au tableau pour les passagers, les tarifs ont sursauté de près de 43% ! La faute au pétrole et la guerre poutinesque ? Faut croire. En attendant, du côté des Dom-Tom français, en matière de transport aérien, c’est plutôt « rififi sous les tropiques ». A tel point que le Basque Bondissant, patron de Corsair et son homologue Rochet pour Air Caraïbes, se sont mis en colère tout rouge, envoyant une missive incendiaire à la DGAC et au ministre concerné. Ils se plaignent de la concurrence « effrénée » d’Air France sur « leur espace vital », accusant la compagnie « nationale » d’offrir une surcapacité insupportable. Ce qui, logiquement, devrait mécaniquement porter les tarifs à la baisse.

La DGAC, pas plus que le ministre, n’ont répondu. Pour le ministre des Transports Clément Beaune, il y a sûrement plus urgent à traiter, lui qui veut interdire les vols « privés », trop pollueurs à son goût. Evidemment, ce secteur du transport aérien ne représente « que » 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et l’emploi de milliers de salariés.

Mais Clément Beaune n’en est pas à une improbabilité près !

Alors, quelles perspectives pour la prochaine saison ? L’inflation toujours, qui n’empêchera pas les plus aisés de voyager, mais qui risque de réduire drastiquement les budgets des autres voyageurs potentiels… mais plus pauvres.

Notre nouvelle ministre délégué au Tourisme, Olivia Grégoire, va devoir se pencher sérieusement sur le secteur du tourisme, déjà affecté par deux ans de crise. Si je ne m’abuse, les professionnels du secteur ont écrit à la Première ministre, afin de la sensibiliser aux relations très tendues entre tour-opérateurs et transporteurs aériens, lesquels, cet été, ont été plutôt « légers », annulant sans préavis des vols et poussant les voyagistes à jongler dangereusement afin de protéger leurs clients.

A ce problème s’ajoute également, pour la suite, la fragilisation de certaines entreprises de voyages, qui vont peiner à rembourser les aides accordées… jadis.

Et puis, sans vouloir jouer les Cassandre, cette guerre en Ukraine qui promet, hélas, bien des angoisses…

Haut les cœurs, néanmoins, et bonne rentrée !

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