Le ministère du Tourisme au chevet de la Réunion

Le 28 février, lors d’une conférence de presse au ministère de l’Outre-mer, Léon Bertrand, ministre délégué au Tourisme, a détaillé le plan d’urgence pour la Réunion, destiné à enrayer la crise économique qui frappe l’île suite à l’épidémie de chikungunya. Une enveloppe de 60 ME est débloquée pour aider les entreprises locales, au premier rang desquelles figurent les professionnels du tourisme, avec 2 000 sociétés à la clé, qui représentent 10 000 emplois directs et un chiffre d’affaires de 300 ME par an. Il a annoncé qu’Odit France (ingénierie touristique) allait créer deux postes pour aider les entreprises à évaluer le préjudice subi et les accompagner dans le montage de leurs dossiers d’indemnisation. Ces personnes seconderont par ailleurs les services de l’Etat pour définir les critères et le montant des aides à attribuer aux sociétés qui enregistrent une baisse importante d’activité.

Dès la crise terminée, le ministre a également promis une campagne de communication pour relancer la destination, en partenariat avec Maison de la France et le Comité du tourisme de la Réunion. Léon Bertrand a par ailleurs annoncé que les chèques-vacances seront désormais utilisables sur l’île (ce qui est déjà le cas !) et que 500 000 E de subventions seraient accordées à des projets de développement et de rénovation d’établissements touristiques.

Deux positions contradictoires

Le même jour, Léon Bertrand a rencontré les représentants du Ceto, du Snav, de Nouvelles Frontières et des compagnies aériennes afin qu’ils continuent à programmer la destination. Il a rappelé que la destination n’était ni interdite ni déconseillée. Cette position va à l’encontre du constat réalisé par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, lors de la même intervention devant la presse. Ce dernier a fait état d’une crise sanitaire lourde avec des formes graves de la maladie. On a déjà recensé 77 morts liés directement ou indirectement au virus, et plus de 40 000 nouvelles personnes ont été infectées certaines semaines en février. Xavier Bertrand a précisé qu’outre les efforts déployés à la Réunion, la France aiderait les autres îles de l’océan Indien touchées : Mayotte, Madagascar, les Seychelles et Maurice. Enfin, des informations sur les symptômes de la maladie seront communiquées aux passagers dans les avions desservant ces destinations.