Le fossé se creuse
« Comme chaque année, L’Echo touristique publie son palmarès financier des entreprises de tourisme. Un travail colossal, qui confirme (ou infirme), en chiffres, les tendances. Ainsi, avec la fin des commissions aériennes en 2005, les plus pessimistes annonçaient des défaillances en cascade, il n’en fut rien. Même s’il est bien trop tôt pour en tirer des conclusions car 2006, plombée par une croissance touristique molle, pourrait êt
Comme chaque année, L’Echo touristique publie son palmarès financier des entreprises de tourisme. Un travail colossal, qui confirme (ou infirme), en chiffres, les tendances. Ainsi, avec la fin des commissions aériennes en 2005, les plus pessimistes annonçaient des défaillances en cascade, il n’en fut rien. Même s’il est bien trop tôt pour en tirer des conclusions car 2006, plombée par une croissance touristique molle, pourrait être plus meurtrière… En revanche, comme prévu, ce changement majeur dans le modèle de rémunération a fait le bonheur des réseaux de distribution, en particulier du Cediv ou de Tourcom, qui ont attiré un nombre record d’adhérents, séduits par l’idée de se regrouper sans perdre leur indépendance.
Mais surtout, ce palmarès met en évidence le fossé qui sépare chaque jour un peu plus les agences traditionnelles des TO. Plus que jamais, les distributeurs auraient dû se tourner vers la vente de forfaits en 2005 pour compenser le basculement sur Internet de la vente de billets d’avion. Ce fut le contraire ! La part de la billetterie dans leur volume d’affaires a encore progressé l’an dernier, au détriment des forfaits. Sans surprise, ce sont donc les distributeurs en ligne qui ont profité du dynamisme du marché touristique en 2005. Cette inexorable montée en puissance du web, et les moyens pour s’y adapter, devrait être la préoccupation de toute une profession, bien plus que les stériles débats qui opposent agences et TO. Les deux métiers, réunis sous une même licence de par la volonté du législateur, semblent ne plus être capables de communiquer. Comme le rappelle la récente démission de plusieurs voyagistes du Snav…
Difficile dans ces conditions de reprocher aux producteurs de recourir de plus en plus à la vente directe. Après les agitations liées au lancement par Marmara d’un site de déstockage à petits prix, c’est au tour de Costa, le dernier des Mohicans, de proposer des croisières en ligne sur son site. Pour la compagnie comme pour tous les TO, les agences traditionnelles ne sont plus à même d’accompagner leur croissance. Un terrible constat d’échec pour la distribution…
