La Côte sous le Vent

Trois Rivières, Rivière Salée, Sainte-Luce, Sainte-Anne… Les panneaux indicateurs au sortir de l’aéroport du Lamentin, en Martinique, égrènent les noms évocateurs de vacances ensoleillées en version créole. Il fait 28 °C et le souvenir des premiers frimas métropolitains s’estompe vite. Un peu plus de 50 km à parcourir pour rejoindre l’une des villégiatures touristiques bâties tout au long de la Côte sous le Vent, léchée par une mer des Caraïbes aussi douce et tiède qu’un bain. Premier arrêt rafraîchissant à Sainte-Luce, bourg d’à peine plus de 5 000 habitants et presque autant de terrasses de café ! Le village semble déserté. Mais déjà les cloches de l’église tintent à la volée la sortie de la messe. Nous sommes dimanche et les habitants, vêtus de leurs plus beaux habits, animent tout à coup les ruelles de la ville. Les terrasses sont prises d’assaut et l’on échange des rires à l’ombre des palmiers. Les pêcheurs aiguisent les couteaux qui trancheront le thon, la daurade ou le barracuda, qui occupent leurs étals du bord de l’eau. Une marchande au sourire bienveillant présente ses ananas, mangues, oranges et bananes vertes au goût sucré, papayes et melons appétissants. Les bougainvillées et les hibiscus dégringolent en grappes des balcons des maisons basses. Les agaves crèvent le bitume, les cocotiers se disputent la plage, les flamboyants se délassent entre béton et sable blond. La Martinique – Madinia, l’Ile aux fleurs pour les intimes – est un concentré botanique unique ! Au joli cimetière marin de Sainte-Anne, les fleurs en plastique font figure d’offrande. C’est en contrebas qu’on atteint la plus célèbre plage de l’île, baptisée Grande-Anse des Salines. Plus d’un kilomètre de sable blanc ombragé de cocotiers, qui a fait la réputation du Club Med qui occupe la pointe depuis des décennies. C’est aussi le sympathique rendez-vous du week-end des Martiniquais, qui viennent y pique-niquer en famille.