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L’Iran relève doucement la tête

L’ouverture d’un nouvel aéroport à Téhéran et le retour d’Air France devraient permettre à la destination de trouver une place plus large dans les brochures et dans le coeur des touristes.

Au moins deux bonnes nouvelles vont faire parler de l’Iran les semaines prochaines. Tout d’abord un nouvel aéroport, situé à trois quarts d’heure de Téhéran, remplacera l’actuel aéroport de Mehrabad, certes installé à seulement un quart d’heure du centre, mais plus que vieillot. On parle déjà d’un véritable hub pour Iran Air.

Surtout, Air France fait un retour historique. Depuis le 15 juin, un A330 relie Paris à la capitale iranienne trois fois par semaine (mardi, jeudi, dimanche). Deux vols hebdomadaires s’ajouteront en août. Gros avantage pour les passagers : la compagnie proposera des horaires décents (décollage à 13 h 35 et arrivée à 21 h 30), à l’inverse des autres transporteurs européens qui atterrissent en pleine nuit. Pour l’instant, nos vols se remplissent bien, plus de 50 % des passagers sont des Iraniens qui retournent aux Etats-Unis pour l’été en transitant via le hub de Roissy, précise Jean-Marc Delrue chez Air France. La clientèle tourisme n’est de toute façon pas la seule visée. Air France n’est sûrement pas insensible à l’arrivée à Téhéran d’une trentaine d’expatriés de Renault et au resserrement des liens entre la France et l’Iran, synonyme de relations économiques améliorées.

Une tendance à la hausse confirmée par les voyagistes

Dans tous les cas, ce retour ne peut que redonner du poids à cette destination, desservie à tort par l’actualité (et les faiblesses des Français en géographie !), et à l’image ternie par le régime des mollahs. Les grands sites touristiques sont pourtant éloignés de la frontière irakienne, et le port du voile pour les femmes est de moins en moins contraignant. Malgré cela, voici trois ans que le marché du tourisme est en chute libre…

Cette année, le nombre total de passagers français ne dépassera pas les 3 000, estime le réceptif officiel Aito. Ce sera certes mieux que le millier enregistré l’année dernière, mais beaucoup moins bien que les 7 000 en 2002. Une tendance confirmée par la plupart des tour-opérateurs, notamment le leader Nouvelles Frontières. Nous affichons une croissance de 160 % pour le printemps et pour l’été par rapport à l’an dernier, avec un retour des individuels. C’est bon signe, atteste Evelyne Legrand, chef de produit.

Kuoni a pour sa part enregistré une cinquantaine d’inscrits pour les quatre départs de circuits qu’il programmait cet hiver, soit deux fois plus que l’hiver précédent. Asia redresse également la barre : une centaine de passagers cet hiver et une cinquantaine déjà engrangée pour l’été. Réceptif axé vers les groupistes et représenté en France depuis cinq ans, Ipto annonce pour sa part une vingtaine de groupes en avril.

Dans les agences, le message passe encore difficilement

L’amélioration est donc sensible, même si les volumes restent minuscules. Preuve que les professionnels ont bien réagi après le tremblement de terre de Bam et l’anéantissement de la citadelle, en proposant une solution de rechange (la visite de la petite citadelle de Rayem, près de Kerman) dont les clients se disent contents. On ne baisse pas les bras, on continue à parler de l’Iran dans les agences, le message passe encore difficilement… Heureusement, sur place, l’hôtellerie ne souffre pas trop, car il y a un tourisme intérieur vivace, précise Bruno Bara, chez Asia. Si on n’ose pas encore parler de reprise, mais plutôt d’un sentiment de frémissement, une chose est sûre : sur place, les Iraniens se tiennent prêts à retrouver ces touristes bien aimés que sont les Français.

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