Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Formation : les universités créent un réseau pour gagner en visibilité

Six universités françaises lancent le Réseau des écoles universitaires de tourisme. Avec un objectif majeur : offrir plus de visibilité à la formation française. Entretien avec Jean-René Morice, directeur de l’Esthua, la faculté de tourisme, culture et hospitalité de l’université d’Angers.

L’Echo touristique : Six universités françaises publiques viennent de lancer le réseau des écoles universitaires de tourisme. Quel constat vous a amenés à créer ce réseau ?

Jean-René Morice : L’idée de créer ce réseau répond à l’une des cinq axes du plan de relance, baptisé Destination France, qui porte sur la formation. Le plan veut, entre autres, redonner envie aux différents talents de notre pays de réinvestir le tourisme et ses métiers. Notre mission, avec le réseau, c’est de trouver comment on redonne cette envie. Pour y parvenir, nous devons donner de la visibilité, aux professionnels du secteur comme aux étudiants, et montrer ce qu’il se passe dans les universités françaises quand on parle de tourisme. C’est aussi une façon de fédérer les universités publiques spécialisées dans le tourisme. Jusqu’ici, la formation était très éparpillée, avec de nombreux acteurs publics ou privés, en lien ou pas avec les professionnels…

Quels sont les chantiers prioritaires du réseau ?

Jean-René Morice : Notre premier sujet, c’est la structuration juridique du réseau. Le plan de relance a été annoncé à l’automne 2021, et nous avons commencé à travailler sur le réseau en juillet dernier. Nous œuvrons donc, avec des juristes du cabinet Deloitte, pour trouver cette structuration d’ici au mois de septembre. Pour le moment, nous fonctionnons avec un système de consortium. Mais nous devons définir un cadre commun, avec un cahier des charges précis. C’est ce qui permettra de donner de la visibilité à notre initiative, et à ce que nous mettons en place dans nos universités. Ce qui attirera, à terme, d’autres universités dans notre réseau. Car c’est notre objectif.

Le réseau réunit seulement des universités publiques ou peut s’ouvrir aux acteurs du privé ?

Jean-René Morice : Nous travaillons déjà en bonne intelligence avec les acteurs privés de la formation. Nous sommes déjà membres d’instances communes. Et notre idée, avec ce réseau, est plutôt de fédérer les universités publiques. Nous aurions sans doute intérêt à travailler, tous ensemble, de façon collégiale. Mais certaines écoles privées ont déjà créé leur propre réseau. Ce qui nous montre d’ailleurs que le rapprochement des acteurs pour aller vers une structuration collective est, sans doute, la voie à suivre.

Au quotidien, comment fonctionne le réseau ?

Jean-René Morice : Nous avons constitué six groupes de travail, autour de six thématiques. Chaque université membre du réseau pilote l’un de ces groupes de travail. Ils se réunissent régulièrement. Le groupe 1 étudie donc la structuration du réseau et l’augmentation de sa visibilité. Le groupe 2 cherche à développer l’apprentissage dans nos formations. Le groupe 3 s’intéresse à la formation continue, tandis que le groupe 4 planche sur l’hybridation, les nouvelles formes de pédagogie. Le groupe 5 veille au rayonnement de nos universités à l’international, et le groupe 6 est dédié à la recherche et à l’innovation. Nous avançons déjà sur des choses très concrètes, comme la création d’un doctorat en tourisme, qui n’existe pas encore. Nos étudiants passent un doctorat en géographie ou en économie, par exemple, avec des sujets liés au tourisme. Mais le doctorat en tourisme n’existe pas.

Justement, combien d’étudiants fédère le réseau ?

Jean-René Morice : Nos six universités forment 6 000 étudiants. Et c’est pour leur permettre de répondre aux besoins du secteur que nous créons le réseau. Tout en tenant compte des évolutions de notre société. Les étudiants n’attendent plus la même chose de leur carrière qu’il y a quelques années. Le rapport au travail a évolué, la pandémie est passée par là… Comment répondre aux défis qui se présentent au secteur, en servant les intérêts de chacun ? C’est à ce genre de questions que doit répondre notre réseau. Et c’est un outil qui doit servir à tous : aux étudiants, aux professionnels du tourisme et aux territoires.

Des représentants du monde de l’entreprise seront associés aux échanges ?

Jean-René Morice : C’est essentiel, et cela explique la présence de la Confédération des acteurs du tourisme ou d’ADN Tourisme, à nos côtés, pour le lancement du réseau. C’est en travaillant ensemble et de concert que nous arriverons à convaincre que le modèle français universitaire est pertinent. C’est aussi une question de performance touristique. Si la France veut être la première destination à l’échelle mondiale, elle ne peut pas se contenter d’être attractive. Être leader implique de l’être également dans l’ingénierie, la recherche. La France ne peut pas être qu’une destination qui reçoit, mais elle doit aussi innover, trouver des solutions aux problèmes du secteur, et les diffuser.

*Les universités fondatrices du réseau sont l’Esthua, Faculté de Tourisme, Culture et Hospitalité de l’université d’Angers, l’Institut Francilien d’Ingénierie des Services Université Gustave Eiffel (Marne-la-Vallée), l’Institut de Recherche et d’Études Supérieures du Tourisme Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’Institut Supérieur du Tourisme de l’Hôtellerie et de l’Alimentation Université Toulouse – Jean Jaurès, l’Institut du Tourisme Côte d’Azur Université Côte d’Azur, l’Université Savoie Mont Blanc.

A lire aussi :

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique