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Etats-Unis, Tunisie, Dom-Tom : doit-on réserver des voyages vers ces pays ?

Pour l’instant, ces destinations restent difficiles d’accès pour les voyageurs français sans motif impérieux ni quarantaine. Selon Jean-Pierre Mas (EdV), les agences peuvent néanmoins engranger des réservations… dans certaines conditions.

L’Echo touristique : Le secrétaire d’Etat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne explique que l’on peut réserver un voyage en France ou à l’étranger. Le Quai d’Orsay, lui, dit que tous les déplacements « de France vers l’étranger restent strictement déconseillés jusqu’à nouvel ordre ». Face à ces injonctions contradictoires, quels sont vos conseils aux agences de voyages – et donc aux voyageurs ?

Jean-Pierre Mas : Sur ce point-là, nous disons aux agences qu’il ne faut pas se fier au site du Quai d’Orsay, qui n’est pas cohérent. On peut voyager, selon des conditions qui dépendent du pays d’accueil pour l’aller et de la France pour le retour. Il n’y a pas de raison de s’en priver. Mon job, c’est de remettre debout un écosystème, celui des agences de voyages. Pour le remettre en fonctionnement, il faut que l’on puisse vendre des voyages. Si la France prétend recevoir beaucoup plus d’étrangers que l’an passé – et elle le prétend -, les voyages doivent se faire dans les deux sens. Nous sommes le premier pays d’accueil au monde, nous sommes un petit pays émetteur de tourisme international. Mais nous ne pouvons pas dire que le mouvement se fait dans un seul sens.

Faut-il se concentrer sur l’Europe et sur la France comme destinations d’été ?

Jean-Pierre Mas : Aujourd’hui, en l’état actuel des autorisations, nous ne pouvons proposer des voyages touristiques que dans l’espace européen et dans sept autres pays : l’Australie, la Corée du Sud, Israël, le Japon, la Nouvelle Zélande, le Royaume-Uni et Singapour (qui acceptent les Français dans des conditions très strictes, NDLR). Cette liste des pays verts hors espace européen – à partir desquels il sera possible de revenir en France sans subir de quarantaine au retour, mais avec un test PCR, et sans motif impérieux – va s’élargir dans les prochains jours. A partir du 9 juin, nous aurons l’espace européen, ces sept pays, mais aussi une dizaine d’autres pays dans lesquels nous pourrons voyager. Parmi ces autres pays, j’espère qu’il y aura la Tunisie, les Etats-Unis et le Maroc, qui sont des destinations où nous allons l’été.

On peut vendre la Tunisie, les Etats-Unis et le Maroc. Mais il faut être capable de rembourser le client si ces pays ne rejoignent pas la liste des pays verts.

En attendant, quelle est votre recommandation. Faut-il vendre ou s’abstenir de vendre la Tunisie, les Etats-Unis et le Maroc ?

Jean-Pierre Mas : En l’état, on peut vendre la Tunisie, les Etats-Unis et le Maroc. Mais il faut être capable de rembourser le client si ces pays ne rejoignent pas la liste des pays verts. Car la quarantaine et les motifs impérieux ne sont pas compatibles avec le tourisme. Après, il faut aussi que ces pays acceptent de nous accueillir. Concernant les Etats-Unis, pour l’instant, nous n’avons aucune certitude. Le président de la République s’est engagé à recevoir des touristes américains, on n’a aucune certitude que la réciproque soit vraie.

Le même conseil de « prendre des réservations mais être en mesure de rembourser » s’applique-t-il aux Dom-Tom, toujours accessibles sur motif impérieux ? Le ministre des outre-mer à conditionné le retour des touristes français en Polynésie à l’immunité collective des Polynésiens face au Covid-19…

Jean-Pierre Mas : La situation des Dom-Tom est insupportable sur le plan économique, et incohérente. Une partie de la France reste inaccessible, sans doute pour des raisons politiques. Visiblement, nous attendons que les élections régionales soient passées, fin juin, pour rouvrir les Dom-Tom afin de ne pas contrarier certains habitants hostiles au tourisme. S’il faut patienter jusqu’à l’immunité collective dans les territoires ultra-marins, cela risque de prendre du temps… L’économie touristique dans le monde, c’est 10% du PIB mondial et 12% des emplois. Dans les Outre-mer, c’est encore davantage. Nous ne pouvons pas laisser les départements ultra-marins dans la situation actuelle.

Du coup, comme pour les Etats-Unis, la Tunisie, le Maroc, on peut engranger des réservations, mais être en mesure de rembourser ?

Jean-Pierre Mas : Absolument, il faut être capable de rembourser si la France ne passe pas les Dom-Tom en vert. Selon l’étude d’Ipsos et l’Alliance France Tourisme, 14% pensent partir à l’étranger cet été (dans un pays proche Europe, NDLR). On ne peut pas se résoudre à les laisser organiser seuls leurs vacances, ce n’est pas acceptable. Il faut rouvrir les agences (autorisées comme tous les commerces à compter du 19 mai, NDLR), utiliser les moyens digitaux et se remettre au travail.

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1 commentaire
  1. Acs dit

    Cette impossibilité de se rendre en PF, même en étant vacciné, est juste insupportable. Que d’incohérence dans la gestion de cette crise !

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