F. Bacchetta (EasyJet) : Nous ne sommes pas un nouvel Expedia !

L’Echo touristique : Vous lancez en France votre agence en ligne EasyJet Holidays, avec Hotelopia (filiale de TUI Travel, Ndlr). Pourquoi ne pas avoir choisi Booking.com, que vous proposez déjà en marque blanche pour des hôtels secs ?
François Bacchetta : Booking.com a de fait l’inventaire le plus large, mais nous ne sommes pas le seul à travailler avec lui. Hotelopia a un positionnement différent, puisqu’il exerce le métier de voyagiste*. C’est un professionnel du package, du tout compris.

Ce partenaire va nous permettre de séduire des clients nouveaux, soit des personnes qui ne sont pas à l’aise à l’idée de monter leur voyage seuls. Mais nous n’avons pas pour autant de politique d’allotement.

Comme Expedia, vous proposez le forfait dynamique, mais sans doute avec nettement moins d'ambitions…
Nous ne sommes pas Expedia (rires) ! Nous n’avons pas l’ambition de le dépasser. Mais sur le métier d’agence en ligne, nous sommes désormais en concurrence avec cet acteur, ainsi qu’avec beaucoup d’autres.

Quel est votre objectif en pourcentage de ventes ?
Nous n’avons pas d’objectif chiffré. Si ce partenariat nous amène des clients supplémentaires, nous aurons tout gagné. Nous essayons d’adresser l'ensemble des segments de marché, avec pertinence. C’est la même volonté qui a guidé la mise en place sur notre site de notre moteur d’inspiration "Inspirez-moi", et l’offre destinée au segment affaire.

Comme vous, Ryanair intègre les GDS, via un premier contrat conclu avec Travelport. Votre réaction ?
Ils nous ont toujours copiés ! EasyJet a une stratégie gagnante, il est par conséquent logique que nos concurrents nous regardent et que nous les inspirions. Toutefois, Ryanair a encore beaucoup de choix à opérer. En tant que compagnie aérienne, il faut être sur les bonnes plates-formes, le réseau est primordial. Ryanair se positionne d’ailleurs aujourd'hui sur des aéroports principaux, ce qui constitue un revirement stratégique.

Quels sont vos résultats d'EasyJet en 2013, sur le marché français ?
Nous avons enregistré 13,7 millions de passagers de et vers la France, ce qui représente plus de 800 000 pax supplémentaires par rapport à 2012. Chaque année, nous gagnons un point de part de marché sur le moyen-courrier, et les voyageurs d'affaires constituent désormais 22% de notre clientèle. Nous continuons à bâtir notre réseau, qui comprend 180 lignes, dont 25 nouvelles cet été. La France est une priorité pour EasyJet. Nous sommes dans une stratégie de croissance plus forte que celle du marché.

* Avec EasyJet, Hotelopia propose aux internautes des forfaits dynamiques (des dossiers uniques "vol+hôtel). Mais c'est néanmoins avant tout un spécialiste de l'hôtellerie sèche, comme Booking.