Emmanuel Macron évoque la création d’un “pass sanitaire”
Lors d’un point presse qui s’est tenu à l’issue de la première journée du Conseil européen extraordinaire, le président de la République a indiqué que le principe d’un “pass sanitaire” était actuellement à l’étude.
L’idée d’un pass sanitaire fait visiblement son chemin du côté de l’Exécutif. Jeudi soir, le président de la République a développé longuement le sujet lors d’un point presse qui s’est tenu à l’issue de la première journée du Conseil européen extraordinaire. L’occasion pour le président de la République de faire la distinction entre ce pass sanitaire et le certificat européen de vaccination, et ce alors que le déploiement des campagnes de vaccination ces dernières semaines a relancé avec insistance le sujet… et les polémiques.
“Je vais distinguer deux types de mécanismes. Parce que dans le débat public, je sens qu’il y a beaucoup de confusion parfois sur ce sujet”, a insisté le président de la République. Deux sujets sont donc actuellement sur la table. “Il y a d’abord la réflexion qu’on doit tous avoir sur ce que j’appellerais un pass sanitaire, a expliqué Emmanuel Macron. Nous devons préparer, organiser, la réouverture des structures quand ce sera possible, a souligné Emmanuel Macron, prenant l’exemple des musées, des salles de spectacle, des restaurants ou encore des festivals. Cet outil digital comprendrait plusieurs fonctions. « On va demander à ce que les gens s’enregistrent pour faciliter le système d’alerte, si quelqu’un vient assister à un événement, qu’il puisse être enregistré avec un code, afin qu’on retrouve beaucoup plus facilement ses cas contact. Ce qu’on commence à faire avec TousAntiCovid, on le fera de manière plus efficace. »
Réunion sur le pass sanitaire la semaine prochaine
« On pourra sans doute intégrer dans ce pass sanitaire des éléments de tests négatifs récents – on demande dans beaucoup de situations d’avoir des tests de 48 ou 72h négatifs – on pourra regarder si vous avez été vacciné ». “Je ne vais pas ici préempter le sujet mais c’est un sujet important pour permettre de rouvrir ces lieux, qui va poser beaucoup de questions techniques, de respect des données individuelles, d’organisation de nos libertés, donc il faut préparer dès maintenant techniquement, politiquement, juridiquement le sujet et ça ce sera dans nos pays pour la réouverture de beaucoup d’activités”, a souligné Emmanuel Macron. “J’attire tout de suite l’attention sur le fait que quand je dis “pass sanitaire”, c’est que ça ne peut pas être soumis au vaccin, a précisé Emmanuel Macron. Parce que si on arrive, à un moment dans le printemps, à rouvrir certains de ces lieux, nous ne saurions conditionner leur accès à une vaccination alors même que nous n’aurions même pas ouvert la vaccination aux plus jeunes d’entre nous. Ce serait invraisemblable.” Une réunion au sujet du pass sanitaire doit avoir lieu la semaine prochaine avec plusieurs membres du gouvernement, a fait savoir Emmanuel Macron.
La vaccination ne doit pas être une condition
Suite à cette première journée d’échange du Conseil européen extraordinaire, Emmanuel Macron a aussi évoqué le certificat de vaccination européen, au cœur des débats hier, et ce alors que le secteur du tourisme presse l’UE de mettre en œuvre les conditions d’une reprise des voyages à temps pour la saison estivale. “A côté de ça nous avons un débat européen, qui lui est un débat sur la libre-circulation entre les pays en particulier pour préparer la saison estivale, à un moment où la campagne de vaccination sera plus avancée, a indiqué Emmanuel Macron. (…) C’est là qu’interviennent les certificats de vaccination, terme actuellement retenu au niveau européen. “C’est un mandat que nous avons confié à la Commission en décembre dernier, et il y aujourd’hui une équipe qui a été constituée avec les meilleurs scientifiques, les régulateurs également, au niveau européen, et qui a pour but d’harmoniser les pratiques et là aussi, si je puis dire, de lever des questions qui sont au fond très techniques.” “Ce certificat de vaccination ne doit pas être si je puis dire, une condition”, a là aussi insisté Emmanuel Macron. “Nos jeunes n’auront pas été vaccinés fin juin ou début juillet, on ne va pas leur dire vous ne pouvez pas circuler d’une région à l’autre en aucun cas parce que vous n’avez pas le certificat de vaccination. Donc c’est pour ça qu’il faudra là aussi avoir des stratégies de tests, de protection ou autre. Ce sont des réflexions qui ne sont pas pour maintenant mais il faut prévoir demain”, a insisté Emmanuel Macron.
“J’ai bon espoir que l’on soit coordonnés”
Interrogé sur le risque de voir certains pays faire “cavalier seul” et développer leurs propres initiatives, notamment ceux pour qui le tourisme pèse lourd dans le PIB, Emmanuel Macron a insisté sur une nécessaire coordination, arguant que l’anticipation devrait cette fois permettre d’éviter les tensions. On se souvient que l’an dernier, la réouverture des frontières avait eu lieu en ordre dispersé, conduisant à une véritable cacophonie pour les professionnels et les voyageurs. “Ces certificats, cette organisation ce n’est pas pour demain. C’est pour cet été, a rappelé Emmanuel Macron. Et donc ce qui est impératif, c’est de regarder ce que les uns et les autres font, de nous inspirer d’ailleurs des exemples les plus innovants, mais de définir des standards communs. Parce que de manière très claire, nous avons une liberté de circulation entre nos frontières, si les choses vont mieux, aucun d’entre nous n’acceptera que pour capter par exemple des touristes, il y ait un pays qui soit moins disant que l’autre et qui prenne des risques en faisant venir des gens du bout du monde pour remplir ses hôtels. Donc on aura un minimum commun pour des gens qui viendront hors de l’Union européenne. On voudra tous avoir la même règle pour nous protéger parce qu’on aura demandé pendant des mois des efforts à nos populations. (…) J’ai bon espoir qu’on soit coordonnés, je ne pense pas que ce sera la même chose que pour la gestion des frontières parce qu’on s’y prend beaucoup plus tôt, mais il faut s’y prendre maintenant pour que ce soit coordonné, en bonne fin, à l’été. Parce que c’est un sujet compliqué, avec des enjeux sanitaires, économiques, éthiques et juridiques. »
Retrouvez ici l’allocution dans son intégralité.
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