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ÉDITO. Voyageurs et pros du voyage, tous dans la même galère

Avoirs, reports, remboursements, rapatriements : tous ces sujets ont parfois crispé les relations entre pros du voyage et voyageurs. Comment tourner la page ?

Dans le voyage, le fameux avoir valable 18 mois, institué par ordonnance, a créé une belle bulle d’oxygène pour les pros du voyage. Et déçu dans le même temps des voyageurs, qui attendaient impatiemment le remboursement de voyages avortés pour cause de coronavirus. Dans le même esprit, d’autres consommateurs espèrent toujours le remboursement de billets d’avion correspondant à des vols non effectués. Dans ce cas précis, des agences renvoient les clients lésés vers des compagnies aériennes qui ne jouent pas toujours le jeu… Via le mécanisme du BSP, les compagnies doivent ainsi plus de 20 millions d’euros à l’agence en ligne MisterFly, ce qui n’est pas une paille. Oui, ces entreprises font face – comme tout le monde – à une crise d’une ampleur totalement inédite, que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire compare à celle de 1929.

Afin d’amortir le choc, les Etats devraient venir à la rescousse des plus grands. Jean-Baptiste Djebbari n’a pas exclu l’hypothèse de la nationalisation de la compagnie aérienne Air France-KLM, dont l’Etat est actionnaire à hauteur de 14%, une fois la crise liée au coronavirus passée. Un scénario semblable semble se tramer en Italie pour la compagnie Alitalia, déjà exsangue bien avant les prémisses de la pandémie. Le premier voyagiste au monde, TUI, vient de décrocher un prêt de près de deux milliards d’euros, lui qui avait pourtant « profité » de la faillite de Thomas Cook à l’automne 2019.

Dans une très grande majorité des cas, les agences et leurs partenaires ont travaillé sans compter afin de dénouer des situations inextricables.

Les Etats volent au secours des grosses structures qui, si elles tombent, risquent de créer des faillites en cascade. Mais ils ne viendront pas à la rescousse des agences de voyages, ni de toutes ces PME qui constituent un formidable vivier pour la France. Même si une batterie de mesures d’accompagnement sont déployées, les gouvernements n’iront pas les recapitaliser bien sûr… C’est la raison pour laquelle, en dépit de la situation très complexe de chaque individu en cette période de confinement, il n’a jamais été aussi vital de se montrer solidaire. Comprendre qu’un avoir permettra de voyager demain : les consommateurs n’ont pas perdu leur argent. Comprendre aussi que les naufragés du coronavirus, bloqués à destination, n’ont pas été oubliés. Quand les frontières du monde entier se ferment, et les compagnies réduisent la voilure, il n’est bien difficile de rapatrier en deux semaines 130 000 Français, bloqués aux quatre coins de la planète. Il faut attendre qu’un nombre suffisant de personnes puissent partir d’un même aéroport, afin d’éviter des décollages à quasi vide.

La crise que nous traversons est exceptionnelle, il faut donc faire preuve d’une patience et d’une solidarité tout aussi exceptionnelles.

Dans une très grande majorité des cas, les agences et leurs partenaires ont travaillé sans compter afin de dénouer des situations inextricables. Les TO aussi, en plus d’affréter des avions, ce qui représente un très lourd investissement. Dans le même temps, ces mêmes voyagistes n’ont pas engrangé de réservations, créant une trésorerie négative… La crise que nous traversons est exceptionnelle, il faut donc faire preuve d’une patience et d’une solidarité tout aussi exceptionnelles. En attendant le jour d’après… Ce jour d’après où nous pourrons retrouver de visu notre famille, nos amis, nos collègues, mais aussi une plage de France ou une destination du bout du monde. Comme vous, nous avons hâte de retrouver cette liberté…

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