L’édito de Dominique Gobert : à quand le bonheur ?
Cette fois c’est clair et Président Macron l’a confirmé : nous en avons au moins jusqu’à l’été 2021 à vivre « à vue ». Tous solidaires dans un même combat, retrouver la liberté et surtout l’envie de sourire à nouveau. Bref, de vivre…
Pourtant, cet appel à l’union, à la solidarité, particulièrement dans notre secteur du tourisme, l’un des plus affecté économiquement par a pandémie, il y a déjà plusieurs semaine qu’il a été lancé.
Je me suis, cette semaine, laissé aller à appeler quelques agences, voyagistes et amis. J’ai vite cessé mes appels, ne pouvant, hélas, pas supporter sur mes petites épaules toute la misère du monde. Je pense notamment à mon vieux camarade, connu comme le loup blanc dans le monde du tourisme, que j’avais appelé Tonton Valises. Celui qui, dès qu’il apparaissait dans un congrès, un salon, provoquait inévitablement l’envie de rire. Provoquait, rien qu’avec son accent du sud-ouest, joie et convivialité.
Hélas, pour l’instant, plus besoin de bagages. Quand on en est au stade de la survie, pas besoin de valoches, même en carton.
Parce que, de toutes les manières, ceux qui emportent leurs valises vers des destinations, proches ou lointaines, ne sont pas là. Les clients, les voyageurs, les touristes ont peur.
C’est un fait et personne ne peut l’empêcher. On aura beau conduire toutes études possibles et imaginables, annoncer que prendre l’avion n’est pas dangereux, qu’un passager sur 27 ou 28 millions risque d’être infecté, rien n’y fait. Et que j’ai bien peur que la « vision » de Président Macron, voyant une « embellie » à l’horizon de l’été 2021, ne soit très lucide. Et réelle.
Alors bien sûr, l’ex-pilote devenu ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, vient de nous annoncer, enfin, que des tests antigéniques seront disponibles d’ici la fin du mois, dans les aéroports français. Si j’ai bien compris, ces tests seront imposés au départ vers les Etats-Unis ou l’Italie… Je n’ai pas entendu parler des autres pays, notamment vers nos départements d’Outre-Mer. Je rappelle que les vacances de Toussaint débutent aujourd’hui…
J’entends aussi que ces tests seront imposés à l’arrivée pour les touristes venus… d’ailleurs. Bien franchement, sans cependant vouloir contester les nouvelles dispositions de couvre-feu, vous croyez que les visiteurs étrangers vont venir se précipiter en France ?
Perso, je n’y crois pas beaucoup…
D’ailleurs, ce couvre-feu, si tôt le soir (21h) est-il réellement bien pensé ? Ou alors, comme les anglois-saxons (oui, j’ai bien écrit anglois), nous allons dîner vers 18h ? Métro-boulot-… et dodo. Au moins les audiences des chaînes de télé vont grimper, le malheur des uns faisant parfois le bonheur des autres…
Oui mais il va y avoir des compensations financières de la part de l’Etat, me diront les plus optimistes ? C’est vrai, et nous avons la chance de vivre dans un pays particulièrement « généreux » envers ses concitoyens et leurs entreprises.
Sauf que, si j’ai bien entendu les récents chiffres de l’Insee, plus d’un million de personnes supplémentaire a atteint le seuil de pauvreté dans notre pays. Que les agences et voyagistes que j’ai rencontrés, que les restaurateurs, les hôteliers, les théâtres, les musées sont désespérés.
Parce que, même si l’on peut encore « tenir », quel sera l’après ? Tous ces milliards, dépensés à juste titre, je le répète, qui va pouvoir assumer leur remboursement ? Et même si ces « prêts garantis par l’Etat » sont « transformés » en fonds propres dans les entreprises, ce ne serait, finalement, qu’une gigantesque nationalisation d’une grande partie des entreprises françaises ?
Allons-nous devenir tous des fonctionnaires ?
Mais une chose est sûre, Covid ou pas Covid, couvre-feu ou non, nous allons nous en sortir.
Tous ensemble !
A lire aussi : Le fonds de solidarité est renforcé pour les entreprises du voyage
