De Goritsy à Kiji Reine des cloches

Rybinsk. Une des folies de Staline, dans le cadre de ses travaux (d’Hercule) d’aménagements fluviaux. Cette retenue d’eau, peu profonde, recouvre 700 villages et 4 000 hectares de forêt et de terres autrefois cultivées, sacrifiés au progrès. De cette vie rayée de la carte subsistent des reliquats d’églises, qui émergent au coeur de l’eau verdâtre. L’histoire de la Russie est décidément pleine de souffrances. La belle campagne de Goritsy, percée de 4 000 lacs, chasse le bourdon naissant. L’autocar file à travers les collines, où défilent des villages plus authentiques, et de grandes datchas en bois (résidences secondaires). Notre but : le monastère Saint-Cyril à Kirillov, le plus grand du pays, situé en bordure d’un lac dont l’eau serait bénite. Le musée de la Trésorerie, flambant neuf, mérite la visite, avec ses cloches de toutes tailles et matières, ses icônes brodées au fil d’or, sa collection de tuniques de popes… De retour à bord, le Vatchenko met le cap vers la Carélie, tout au nord, en traversant les lacs Blanc et Onéga. Plus de rives en vue, on se croirait en mer ! A Kiji, petite île classée au Patrimoine mondial, les églises se suivent sans se ressembler. Ainsi, la cathédrale de la Transfiguration est tout en bois, du sol aux 22 coupoles en forme de bougie. Et pas un clou pour faire tenir ce superbe édifice, construit en 1714. Autour, la Russie du Moyen-âge a été reconstituée avec isbas, bains russes, granges et moulins. Et, cerise sur le gâteau ,ou plutôt betterave dans le bortsch (la succulente soupe nationale), une heure de liberté pour se promener, nez au vent.