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Compagnie des Alpes : les résultats financiers virent au rouge à cause de la pandémie

L’exercice 2020/2021, clos le 30 septembre dernier, porte les stigmates des restrictions liées à la pandémie pour la Compagnie des Alpes, qui s’affaire à réduire l’impact sur son activité.

C’était attendu, mais les chiffres sont douloureux. Le chiffre d’affaires consolidé de la Compagnie des Alpes (CDA) pour l’exercice 2020/2021 s’établit à 240,6 millions d’euros, contre 615,6 millions d’euros pour l’exercice 2019/2020 qui, pour rappel, n’avait été affecté par la crise sanitaire qu’à partir de mi-mars 2020. Car c’est bien la fermeture des remontées mécaniques l’hiver dernier qui plombe les résultats financiers de la filiale de la Caisse des dépôts et consignations.

© Compagnie des Alpes

Sur l’ensemble de l’exercice, le chiffre d’affaires de l’activité « Domaines skiables » atteint péniblement 11,4 millions d’euros… contre 360,2 millions d’euros en 2019/2020. La fermeture administrative des domaines skiables français de la fin octobre au mois de juin a totalement paralysé l’activité en montagne. L’activité s’est redressée au cours du quatrième trimestre, « mais la contribution de la montagne en été demeure modeste », reconnaît Dominique Thillaud, le directeur général de la Compagnie des Alpes. Conséquence de l’absence d’activité pendant la saison d’hiver, le nombre de journées-skieurs atteint 0,3 million contre plus de 11 millions pour l’exercice précédent.

Un effet de rattrapage très fort dans les parcs de loisirs

L’activité « Parcs de loisirs », elle, a mieux résisté, malgré une fermeture soudaine à la fin octobre 2020, en plein milieu de la saison Halloween, très porteuse pour les parcs de loisirs. Les différents parcs de la CDA n’ont rouvert leurs portes qu’entre le début du mois de mai 2021 (en Belgique) et la mi-juin (en France). Sur l’ensemble de l’exercice 2020/2021, le chiffre d’affaires ressort à 221,7 millions d’euros, à un niveau assez proche de celui de l’exercice précédent (232,1 millions d’euros soit -4,5%).

Mais l’effet de rattrapage a été très fort pendant le quatrième trimestre (qui correspond à la saison estivale), avec une « fréquentation soutenue » et une « forte hausse de la dépense par visiteur » (+5,7%). Sur le quatrième trimestre, et sans tenir compte de la fermeture de Walibi Belgium et Aqualibi, frappés par d’importantes inondations à la mi-juillet et fermés jusqu’à la mi-octobre 2021, le chiffre d’affaires des parcs de loisirs enregistre une croissance de 5,6% par rapport à celui de l’année record de 2018/2019.

TravelFactory en berne

Le chiffre d’affaires des Holdings et Supports, qui comprend notamment TravelFactory, le tour-opérateur de la Compagnie des Alpes, est de 7,4 millions d’euros, contre 23,4 millions d’euros pour l’exercice précédent. Une baisse qui est d’ailleurs essentiellement due à l’impact de la crise sanitaire sur l’activité de TravelFactory. « Logiquement, les résultats financiers ne sont pas bons », synthétise Dominique Thillaud. Le résultat net part du groupe, pour l’exercice 2020/2021, est négatif à hauteur de -121,7 millions d’euros, contre -104,3 millions d’euros pour l’exercice précédent.

© Compagnie des Alpes

Pour garder la tête hors de l’eau et s’assurer d’avoir les moyens de ses ambitions au moment de la reprise, la CDA s’est évertuée à limiter l’impact de la crise sanitaire grâce à une « gestion rigoureuse », et notamment en réduisant ses coûts de structure et de fonctionnement. Des efforts qui lui ont permis de « compenser à hauteur de 41% le manque à gagner au niveau de son chiffre d’affaires par rapport à l’exercice 2018/2019 ». Notamment grâce à des « réductions de charges d’exploitation (y compris 22,0 millions d’euros d’indemnisations relatives au régime du chômage partiel et exonérations de charges sociales en France) », qui s’élèvent à 39% dans les domaines skiables et dans les parcs de loisirs.

Près de 190 millions d’euros d’aides publiques

Le groupe a par ailleurs bénéficié au cours de cet exercice d’un montant total d’aides et d’indemnités de 189,4 millions d’euros (168,3 millions d’euros de compensation partielle des coûts fixes pour les sociétés de remontées mécaniques en France et 21,1 millions d’euros d’autres aides et subventions perçues en France et à l’étranger). La CDA a également réduit ses investissements (143,4 millions d’euros contre 175,1 millions d’euros l’année dernière), notamment en décalant certains grands projets de développements dans les parcs de loisirs (57,9 millions d’euros contre 86,1 millions d’euros soit -32,7%).

Reste donc désormais à voir comment la Compagnie des Alpes saura capitaliser sur un très bon premier trimestre pour l’exercice en cours (2021/2022), avec « une saison Halloween de tous les records, dans tous les parcs », selon Dominique Thillaud. L’hiver à venir, pendant lequel les remontées mécaniques seront ouvertes aux détenteurs du pass sanitaire, pourrait être celui de la relance pour le groupe, à condition que la situation sanitaire ne se dégrade pas trop. « Les tendances de réservations sont très satisfaisantes en ce qui concerne le marché français. Les marchés étrangers, eux, sont plus attentistes, notamment le marché britannique ».

De nombreux défis à relever dans les années à venir

« Mais la clientèle française sera là, et bien là. On ne devrait pas atteindre le chiffre d’affaires de l’exercice 2018/2019 dès cette année, mais nous espérons y parvenir à l’hiver 2022/2023 ». Dans les parcs de loisirs, « la tendance est également très bonne, avec des programmes de Noël qui fonctionnent très bien. Viendra ensuite la période de maintenance, puis la réouverture, au printemps, pendant laquelle nos parcs seront très dynamiques. Les investissements dans cette industrie ont un retour très rapide et très concret, nous l’avons vu sur la dernière période d’Halloween. Nous continuerons donc d’investir pour dynamiser la relance », conclut Dominique Thillaud.

Avec la perspective de revenir, le plus rapidement possible, à une situation financière plus saine. Transition et développement de l’offre en montagne, diversification de l’activité, digitalisation des services, croissance de l’offre des parcs de loisirs, évolution vers un modèle plus durable… La Compagnie des Alpes s’est imposée de nombreux défis pour les années à venir, et devra être assise sur une base financière solide pour parvenir à les relever.

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