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Christophe Fuss (TUI) : « Les voyageurs ont pris l’habitude de réserver à 15 jours du départ »

Bilan de l’été, production hivernale, offre France : le directeur général adjoint de TUI France revient, pour L’Echo touristique, sur tous les sujets qui font la rentrée.

L’Echo touristique : Comment TUI France a traversé l’été ?

Christophe Fuss : Nous avions tout préparé pour commencer notre saison comme d’habitude, au début du mois d’avril. On a vite compris que cela serait difficile… A ce moment-là, les Grecs se sont positionnés en clamant qu’ils ouvriraient leurs frontières à la mi-mai. Ça nous paraissait vraiment très loin, et, finalement, ce sont eux qui ont eu raison : le premier club que nous avons ouvert était en Grèce, au 15 mai. Le démarrage de la saison a donc été difficile. Nous avons tout de même réussi à ouvrir 70% de l’offre prévue pour 2021, dont la quasi-totalité des clubs prévus en moyen-courrier. Seul un hôtelier, au Monténégro, a décidé de ne pas nous suivre au dernier moment, car il jugeait la réouverture trop tardive.

Ces clubs se sont bien vendus ?

Christophe Fuss : Nous avons tout fait pour. Nous avions engagé 250 000 sièges sur la saison – ambition revue à la baisse au fur et à mesure des semaines et des décalages d’ouverture des frontières pour réduire les risques sur l’aérien -. Nous avions monté la majorité de nos produits en package dynamique, une réassurance maximale pour les clients… Finalement, nous devrions enregistrer environ 200 000 clients dans quelques jours, à la fin de la saison. Ce qui nous paraît intéressant d’observer, c’est le taux d’occupation de nos clubs, qui plafonne à 84% sur l’ensemble de la saison. Ce n’est pas une performance satisfaisante, si on la compare à celle de 2019, mais elle le devient si on tient compte de tout le contexte actuel.

Quelles ont été les destinations les plus demandées ?

Christophe Fuss : Sans surprise, c’est la Grèce qui a le mieux marché. Elle nous a permis de relancer la mécanique des clubs. Sur l’ensemble de la saison, c’est la destination qui a offert le plus de fluidité, de visibilité. Nous n’avons pas eu de surprise de décrochage de remplissage par exemple, la dynamique est restée homogène pendant tout l’été. L’Espagne arrive en deuxième place, là encore sans surprise. Le démarrage a été plus lent qu’en Grèce, mais la deuxième partie de saison est très bonne : l’Espagne est même passée devant la Grèce, que nous avons encore très bien vendue en septembre. Le marché a mis du temps à s’ouvrir à d’autres destinations, comme le Portugal ou la Bulgarie, qui ont finalement bien marché. Bizarrement, l’Italie reste en retrait sur le segment « clubs », mais a très bien fonctionné pour les circuits Nouvelles Frontières. Et nous avons d’autres grandes satisfactions, comme notre nouveau club Marmara, dans le sud de la France.

TUI France pourrait devenir un spécialiste du clubs en France ?

Christophe Fuss : Nous en sommes très loin, et spécialiste est un mot très fort, mais c’est vrai que ce nouveau club, dans le sud de la France, a été un grand succès. Nous espérons d’ailleurs pouvoir resigner avec le propriétaire de l’hôtel pour remettre le couvert l’été prochain. Quand au développement futur de notre offre clubs, nous ne nous interdisons rien. En France, par exemple, nous avons des projets en Corse, en Bretagne, … Nous avons l’envie d’être présent en France ou très proche de la France. Il est parfois plus facile de passer la frontière espagnole en voiture qu’en avion par exemple. Ce sont des éléments qui pourraient guider nos réflexions futures pour notre offre Clubs.

L’hiver se profile et il paraît encore incertain…

Christophe Fuss : Pour l’instant, en fonction des destinations, il est vrai que l’hiver s’annonce compliqué. Le marché attend d’avoir plus de visibilité. Les voyageurs ont pris l’habitude de réserver à 15 jours du départ. Il y a tout de même des signaux positifs qui nous donnent des raisons d’être optimistes. La réouverture annoncée des Etats-Unis pourrait par exemple avoir un effet d’entraînement et inciter d’autres destinations à rouvrir leurs frontières. Nous espérons donc pouvoir ouvrir nos clubs progressivement à partir du 23 octobre pour monter en puissance jusqu’au 1er décembre.

Malgré le contexte, des nouveautés intègrent la production hivernale ?

Christophe Fuss : Nous abordons l’hiver avec, notamment, 23 clubs Marmara et Lookéa. Nous déployons notre concept Lookéa Exploréa dans trois nouvelles destinations : le Sultanat d’Oman, le Costa Rica et la Jordanie. Et nous programmons un nouveau club Lookéa au Mexique, une destination dans laquelle nous étions déjà installés. Marmara accueille, de son côté, 5 nouveautés en Laponie, au Sénégal, en République Dominicaine et les Alpes françaises (2 clubs). Enfin, pour Nouvelles Frontières, c’est plus de 200 circuits accompagnés (dont 9 nouveautés) dans 95 destinations qui sont proposés en 2022, et 60 autotours et circuits privés. C’est une offre qui est qualitative, qui capitalise sur le travail opérationnel de fond effectué cet été. Nous sommes restés mobilisés en espérant que les éléments positifs observés cet été se maintiennent cet hiver.

Cette dynamique influence-t-elle positivement le climat social de TUI France, secoué par le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en cours ?

Christophe Fuss : La procédure est toujours en cours, et ça n’est jamais un moment facile à passer pour une entreprise. Mais nous préférons nous concentrer sur l’avenir. La procédure en cours ne change rien à la volonté de la direction de travailler avec les représentants du personnel dans une approche qui prend en compte l’intérêt de l’entreprise, mais aussi de ses collaborateurs. Nous avons la volonté d’écouter, d’échanger, de co-construire la nouvelle stratégie de TUI France. Une stratégie basée sur trois très beaux produits (Lookéa, Marmara, Nouvelles Frontières), qui nous enthousiasme. Nous avons hâte de pouvoir accélérer ce changement, de laisser derrière nous le PSE, la pandémie, et de nous lancer dans quelque chose qui a de l’avenir.

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