Amorgos et les petites Cyclades Au bout du bout de la mer…

La mer Egée ne connaît jamais de véritable horizon car il y a toujours une terre en vue, îlot désertique ou petite île lumineuse. Là réside toute la poésie de la navigation… Vers midi, le Skopelitis quitte Naxos pour Amorgos. Cinq heures et quatre escales avant sa capitale, Katapola, où il passera la nuit. Amorgos, à 10 heures de bateau d’Athènes, est également desservie par quelques gros ferries. Mais Koufounissia, Schinoussa, Iraklia, Donoussa…, ces poussières d’îles des petites Cyclades, ne comptent que sur le Skopelitis pour être ravitaillées. C’est un vieux ferry, comme on n’en voit plus guère à l’ère des hydroglisseurs, un vaillant rafiot qui, même par gros temps, trace une ligne de vie au coeur de la mer Egée. Chaque escale est une fête : des maisons blanches et des barques colorées, une jetée… Manoeuvres en eaux turquoise, Hopa ! (hop en grec !), accostage. A Iraklia, un âne récalcitrant regimbe à l’idée d’entrer dans la cale ; à Schinoussa, le camion-citerne apporte l’eau précieuse… A Katapola, tout au bout d’un fjord, tout le monde descend. Amorgos, la plus orientale des Cyclades, est un bout du monde à la beauté sauvage. 2 000 habitants à peine. Un sublime monastère byzantin accroché à la falaise, une ravissante capitale de poche, quelques villages perdus dans la montagne, et une minuscule station balnéaire : on a vite fait le tour ! Mais certains tombent sous le charme de cette île, qui accueillit le tournage du Grand Bleu, et s’attardent… Il y a aussi les veinards qui ont tout compris : Deux semaines chaque été, ma thalasso à moi, résume un habitué.