Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

ALITALIA vise les 5 étoiles

Après 20 ans de pertes, la compagnie aérienne sauvée de la faillite par Etihad vise un retour aux bénéfices en 2017, grâce à une montée en gamme et au développement du long-courrier.

Alitalia, qui a coûté 13 Mds € aux contribuables italiens, est un gouffre financier. De 1996 à 2006, la compagnie aérienne a perdu 3,5 Mds €. Le processus de privatisation, la fusion avec Air One et la procédure de faillite n'ont pas permis de redresser le cap. De 2009 à 2013, les pertes atteignent 1,2 Md € et la dette explose. La direction assurait alors que l'équilibre serait atteint dès 2015. Au bord de la faillite l'été dernier, la compagnie italienne est sauvée par Etihad qui rachète 49% des parts et obtient un apurement des dettes et de nouveaux prêts. Mais ce nouvel investisseur saura-t-il inverser la tendance ?

James Hogan, PDG d'Etihad, est ambitieux. Il vise 108 m E de bénéfices dès 2017 avec un chiffre d'affaires de 3,7 Mds € et 700 M € d'investissements et l'arrivée de nouveaux A330 en juin 2015 et B777-200ER et 300ER fin 2015. Identité visuelle et uniforme, classe Affaires, offre de restauration, wifi et divertissement multimédia : tout sera revu aux standards de l' « excellence italienne » grâce à des partenariats avec des grandes marques. Le nouveau patron d'Alitalia, Luca Cordero di Montezemol, ancien de chez Ferrari, annonce l'avènement d'une compagnie « 5 étoiles ».

Etihad mise sur une rationalisation du réseau

Côté réseau, Alitalia s'oriente vers un développement du long-courrier jusqu'en 2018 au départ de Rome-Fiumicino (+25% de capacités) et de Milan-Malpensa (+100%). Après Chicago, Los Angeles et Shanghai en mai, la compagnie mis sur Séoul et Pékin fin 2015 puis San Francisco, Santiago du Chili et Bogota en 2017. Le troisième hub, à Milan-Linate, devrait permettre d'améliorer les connexions avec les hubs des compagnies partenaires comme Air Serbia ou Air Berlin. Avec la mise en place de vols au départ de Rome, Milan, Venise, Bologne et Catane vers le hub Abu-Dhabi, les voyageurs italiens pourront aussi se connecter sur les vols d'Etihad vers l'Inde, l'Asie du sud-est et l'Australie. Une stratégie qui a poussé Alitalia à s'éloigner d'Air France-KLM. La coentreprise et les accords de partenariat ne seront pas reconduits en janvier 2017. Ils ne sont « plus bénéfiques, ni commercialement ni stratégiquement », a déclaré la compagnie dans un communiqué, fin mai. Mais l'horizon 2017 paraît court pour renouer avec les bénéfices, en particulier avec autant d'ouvertures de lignes et un segment moyen-courrier déficitaire. Etihad mise donc sur une « rationalisation » du réseau (baisse des capacités court et moyen-courrier), des économies sur certains postes (programme de fidélité, carburant, entretien, sous-traitance…) et la suppression de 1 800 des 12 800 emplois restants chez Alitalia. Un plan approuvé par les syndicats mais que certains pilotes dénoncent, comme le montre la grève du 25 mai dernier. Alitalia a déjà les coûts unitaires parmi les plus faibles du marché et pour les salariés du moyen-courrier et des filiales, la baisse de revenus et le changement de culture, ne passent pas.

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique