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Alitalia : les syndicats dénoncent “un risque d’euthanasie” de la compagnie

Les syndicats tirent à nouveau la sonnette d’alarme quant à l’avenir d’Alitalia, alors qu’aucune solution ne se profile à 15 jours de la date butoir fixée à la société des chemins de fer italiens pour déposer son offre concrète de reprise.

L’épineux dossier Alitalia continue de faire parler de lui. Les syndicats s’alarment à nouveau de la situation, alors qu’aucune solution ne se profile, à 15 jours de la date butoir fixée à la société des chemins de fer italiens Ferrovie dello Stato (FS) pour déposer son offre concrète de reprise. Dans ce dossier explosif, les syndicats ont dénoncé le risque d’une « euthanasie » de la compagnie, qui a accumulé les pertes ces dernières années face à la concurrence des compagnies à bas coûts. Jusqu’alors détenue à 49% par Etihad Airways, Alitalia a été placée sous tutelle en mai 2017, après le rejet par les salariés d’un plan de restructuration prévoyant 1700 suppressions d’emplois.

Discussions en cours avec plusieurs compagnies

Fin octobre, la société des chemins de fer italiens a déposé une offre de rachat d’Alitalia, en précisant ne pas vouloir monter à plus de 30% du capital. FS a engagé des discussions avec les compagnies aériennes américaine Delta et britannique Easyjet pour en faire des partenaires à ses côtés. Mais il y a un mois, EasyJet a annoncé qu’elle se retirait des négociations. Selon la presse italienne, outre les 30% de FS, Delta prendrait 15% et le Trésor italien 15%.

Il manque donc encore un ou plusieurs partenaires pour les 40% restants. Ceux-ci doivent être trouvés d’ici le 30 avril, délai fixé à FS par les administrateurs d’Alitalia pour présenter une offre liante. Selon les médias, Delta serait en contact avec la compagnie chinoise China Eastern, et aurait aussi approché le groupe italien Atlantia, contrôlé par la famille Benetton. Mais celui-ci ne serait pas intéressé. Un tel choix risque toutefois d’être compliqué à assumer pour les responsables au pouvoir, alors qu’ils n’ont pas eu de mots assez forts contre le groupe après l’effondrement du pont de Gênes, l’été dernier, dont Atlantia était le gestionnaire via Autostrade per l’Italia.

Des milliers d’emplois en jeu

Que se passera-t-il en cas d’échec ? La compagnie allemande Lufthansa est toujours intéressée. Mais elle ne reprendrait qu’une partie des activités. Il n’y aurait aucune présence de l’Etat au capital et des milliers d’emplois seraient supprimés. Dans un communiqué samedi, trois syndicats de pilotes et de personnel de cabine d’Alitalia – Anpac, Anpav et ANP – ont fait part de leur « forte préoccupation » en rappelant que la compagnie voyait aussi se profiler la date butoir du 30 juin pour le remboursement du prêt de 900 millions d’euros accordé par l’Etat.

Pilotes et hôtesses « n’entendent pas assister sans rien faire à ce qui risque de devenir une euthanasie d’Etat et sont prêts à se mobiliser et à discuter directement avec d’éventuels partenaires industriels et financiers qui garantissent une relance crédible de la nouvelle Alitalia », ont-ils ajouté.

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