Alitalia n’a plus d’argent
La compagnie est en retard dans le paiement de ses factures. Les actionnaires doivent se prononcer le 14 octobre sur une augmentation de capital.
Alitalia "risque de ne plus être en mesure de voler dans 4 ou 5 jours", explique l’agence Reuters, citant une source proche du dossier. La compagnie italienne n’a plus d’argent pour payer ses fournisseurs, notamment de carburant.
Le groupe pétrolier ENI, à qui elle doit déjà plus de 30 millions d’euros, pourrait cesser son approvisionnement à la fin de la semaine. "Si elle ne reçoit pas la confiance de ses actionnaires, nous ne pouvons pas la tenir en vie avec notre carburant", a déclaré le patron d'ENI, Paolo Scaroni.
Selon les agences italiennes, l'Autorité italienne de l'aviation civile (Enac), inquiète, compte convoquer Alitalia pour vérifier ses capacités de "continuité opérationnelle". Faute d'argent frais, la compagnie italienne risque en effet le dépôt de bilan.
1,2 millard d'euros de pertes depuis 2009
Depuis sa privatisation, en 2009, la compagnie a accumulé 1,2 millard d'euros de pertes (280 millions d'euros en 2012). Elle doit aujourd’hui trouver entre 400 et 500 millions d’euros pour poursuivre ses activités et se restructurer. Mais qui sera prêt à prendre le risque ?
Un conseil d’administration est prévu ce 10 octobre dans l’après-midi pour préciser les solutions possibles. La prochaine échéance est fixée au 14 octobre, date à laquelle les actionnaires de la compagnie doivent se prononcer une augmentation de capital d'au moins 100 millions d'euros et un nouveau prêt d’urgence de 55 millions d’euros.
Positions divergentes
Début octobre Air France-KLM, actionnaire à hauteur de 25%, avait toutefois voté contre un projet d’augmentation de capital. Les autres actionnaires, un consortium regroupant la banque Intesa Sanpaolo, le concessionnaire autoroutier Atlantia et de nombreuses sociétés, ont des positions divergentes. Certains se sont déjà prononcés contre une augmentation de capital.
