Airbnb propose une limite de 120 nuitées par an à Paris
Le groupe californien veut jouer l'apaisement avec la capitale, sa première destination dans le monde.
Critiquée pour "concurrence déloyale" par les hôteliers, Airbnb propose d'instaurer une limite de 120 nuitées par an à Paris. C’est ce qu’annonce Emmanuel Marill, son directeur en France, dans une interview au Parisien publiée mardi 28 février.
"Nous voulons installer sur notre plate-forme une limite automatique à 120 nuitées (le maximum légal*) pour les 50 000 hôtes parisiens", souligne Emmanuel Marill dans les colonnes du quotidien. "S'ils ont des autorisations pour louer davantage – parce que ce sont des professionnels, qu'ils sont mutés pendant six mois, qu'ils ont un bail touristique… -, ils pourront décocher sur l'honneur cette limite automatique", ajoute-t-il.
Trois mois pour démarrer
En cas de dépassement, la plate-forme de location de logements entre particuliers pourrait transmettre à la mairie les contacts des contrevenants "afin d'affiner les recherches de fraudes". "La balle est dans le camp de la ville de Paris", souligne Emmanuel Marill. "Nous discutons depuis des semaines. En cas d'accord, il nous faudra environ trois mois pour démarrer."
Interrogée sur cette suggestion, la mairie de Paris n'y voit pas de solution miracle, et attend avec impatience la parution du décret d'application de la loi pour une République numérique : les villes de plus de 200 000 habitants qui le souhaitent pourront alors exiger des clients des plates-formes un numéro d'enregistrement avant de pouvoir louer un meublé touristique.
Créée en 2008 à San Francisco, Airbnb a accueilli 5 millions de personnes en 2015 en France. A l'heure actuelle, un hôte loue en moyenne 33 nuitées par an à Paris.
* selon la loi Alur, adoptée en 2014.
