Air France : vers une grève historique ?
La compagnie aérienne sera contrainte d'annuler la plupart des vols des pilotes grévistes. La direction estime que le mouvement met en péril son projet de transformation.
La direction d’Air France est plus que préoccupée par l’appel du SNPL France Alpa, qui demande aux pilotes français d’arrêter le travail quelques heures par jour, du 3 au 30 mai. Si elle est maintenue, la grève pourrait conduire à de fortes perturbations.
Un mouvement inhabituel
"Ce mouvement est inhabituel tant par son amplitude, près d'un mois, que par son mode opératoire, qui pénalisera significativement, et chaque jour, les vols du groupe Air France à deux moments charnières de son exploitation", souligne un communiqué de presse. "Par respect pour ses clients, Air France sera contrainte d'annuler la plupart des vols des pilotes grévistes (…). Seul un nombre très limité de vols pourra être reporté", ajoute la compagnie.
De fait, les tranches horaires de grève devraient fortement impacter la compagnie. "Un arrêt de travail 5h45 à 7h45 désorganisera les premiers départs des vols moyen-courriers et, du fait de l'enchaînement des vols, le programme de vols de toute la journée. Un arrêt de travail, de 12h45 à 15h45, touchera la plus grosse plage de départs long-courriers de la journée, avec plus de 30 vols long-courriers programmés, sur 70 vols long-courriers quotidiens", précise Air France.
Une menace pour les salariés
Face à ce qui pourrait s’annoncer comme une grève historique, Frédéric Gagey, le PDG d’Air France, a publié une lettre ouverte à l'attention de Yves Deshayes, le président du SNPL. Il y rappelle notamment que ce mouvement intervient à un moment crucial du redressement d'Air France. La direction estime ainsi que la grève "met en péril l'élan de transformation d'Air France" et qu’elle constitue une "véritable menace" pour tous les salariés de la compagnie.
