Air France : la facture salée de la grève
Le groupe franco-néerlandais a dévoilé mercredi des résultats en net recul au troisième trimestre, conséquence surtout de 14 jours de grève de ses pilotes français.
Le conflit social de septembre a eu un impact négatif de 330 millions d'euros sur le résultat d'exploitation, qui ressort à 247 millions au troisième trimestre (contre 641 millions un an plus tôt), et de 416 millions d'euros en chiffre d'affaires (-6,7%, à 6,69 milliards). Le résultat net a par ailleurs chuté de 32% à 100 millions, ajoute le groupe aérien franco-néerlandais dans un communiqué.
Le directeur financier Pierre-François Riolacci a prévenu que les effets de la grève allaient se poursuivre au dernier trimestre, en raison du retard prévisible des réservations.
A données comparables, le chiffre d’affaires reste stable
A données comparables, soit à taux de change constants et hors impact du mouvement social, le chiffre d'affaires est quasiment stable (+0,2%). Quant au résultat d'exploitation, il diminue de seulement 18 millions d'euros. Cumulé sur neuf mois, il augmente même de 267 millions.
Pour autant, outre la grève, le groupe pâtit d'un contexte difficile. "L'économie de la zone euro n'a pas montré au cours du troisième trimestre les signes de vitalité que certains lui prêtaient en début d'année. Nous sommes toujours dans une économie sluggish (molle)", a résumé Pierre-François Riolacci, lors d'une conférence téléphonique.
Le groupe dément la suppression de 7500 postes
Les résultats financiers ont été publiés au lendemain d'une rumeur qui a fait rapidement réagir la direction. La branche néerlandaise du groupe Air France-KLM pourrait supprimer 7500 emplois, soit 25 % de ses effectifs, affirmait mardi 28 octobre le journal Algemeen Dagblad, en citant un responsable du syndicat néerlandais De Unie. Des informations démenties par Air France-KLM le jour même. "Les mesures citées sont purement spéculatives", écrit le groupe, ajoutant que "comme présenté en septembre 2014, Perform 2020 [son plan stratégique] inclut une poursuite nécessaire des efforts de restructuration et de réduction des coûts".
Selon Pierre-François Riolacci, pour le dixième trimestre d'affilée, le coût unitaire diminue, preuve que le plan de restructuration Transform 2015, initié depuis janvier 2012, continue de produire ses effets.
