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Air France-KLM : AccorHotels pourrait racheter les parts de l’Etat

Des discussions sont en cours entre le gouvernement et le groupe hôtelier, qui pourraient aboutir à la cession des parts de l’Etat dans Air France-KLM. Un coup de tonnerre dans l’industrie, qui intervient à un moment clef pour les entreprises.

Selon une information de nos confrères des Echos, le groupe hôtelier a proposé à l’Etat de lui racheter sa part dans Air France-KLM. « L’Etat envisagerait de se défaire de tout ou partie de ses 14,3% au capital du groupe franco-néerlandais”, écrit ainsi le quotidien économique, qui précise que “l’Etat en étudierait sérieusement la possibilité, depuis que les dirigeants du groupe AccorHotels ont manifesté leur intérêt pour sa participation. »

D’après le journal, trois options seraient envisagées : un rachat total de la participation de l’Etat par AccorHotels, un rachat partiel ou bien un “swap” dans lequel l’Etat recevrait des actions d’AccorHotels en échange de ses titres Air France-KLM. « Au cours actuel, (l’Etat) récupérerait un peu plus de 3% du capital du groupe dirigé par Sébastien Bazin », précisent les Echos. La fuite de l’information dans la presse a en tout cas contraint le groupe hôtelier, habitué à contrôler sa communication, à prendre la parole. Dans un communiqué diffusé dimanche soir, AccorHotels n’a pas nié que des discussions étaient en cours, tout en affirmant que rien n’était entériné à ce stade.

Une période décisive pour les deux entreprises

« AccorHotels a conduit à plusieurs reprises, au cours de ces dernières années, des discussions avec Air France-KLM en vue de développer notamment des projets digitaux communs  et une plate-forme commune de fidélisation et de services qui permettraient au clients des deux groupes, leaders mondiaux du voyage, de bénéficier d’une offre enrichie de services autour de la mobilité à travers le monde, fait ainsi savoir le groupe hôtelier. Ces discussions comportaient l’éventualité d’une prise de participation minoritaire au capital d’Air France-KLM afin de conforter ce projet industriel de croissance. »

Selon le Tribune, « cette fuite avant l’ouverture des marchés financiers ce lundi va permettre de tester les marchés financiers ». Pour l’heure, Air France ne semble d’ailleurs pas être dans la boucle. “AccorHotels confirme avoir repris ces réflexions qui sont à ce stade préliminaires quant à la faisabilité du projet et de ses conditions de réalisation et qui feront l’objet, le moment venu, de discussions avec Air France-KLM.”

Des liquidités de 4,6 milliards d’euros

Ces discussions interviennent en tout cas à un moment charnière dans la vie des deux entreprises. AccorHotels vient en effet de finaliser le projet Booster en en cédant 57,8% du capital d’AccorInvest auprès des fonds souverains Public Investment Fund (PIF) et GIC, des investisseurs institutionnels Colony NorthStar, Crédit Agricole Assurances et Amundi, et d’investisseurs privés. L’opération représente l’aboutissement d’un vaste plan de transformation engagé il y a cinq ans par Sébastien Bazin. Elle permet au groupe hôtelier d’empocher un apport de liquidités brut de 4,6 milliards d’euros – sachat qu’Air france a une capitalisation boursière de 3,2Mds d’euros -, le dotant de moyens financiers conséquents pour poursuivre une stratégie de développement construite sur de nombreuses acquisitions. Récemment, le groupe hôtelier a ainsi mis la mis sur le groupe Mövenpick, pour un montant de 482 millions d’euros.

De son côté, Air France vit une période trouble.Si en 2017, l’entrée au capital de Delta et China Eastern a apporté une bouffée d’air en même temps que les liquidités, la compagnie française est empêtrée dans une grève depuis plusieurs semaines. Quinze jours de grève qui lui ont déjà coûté 400 millions d’euros et qui ont provoqué la démission de son PDG, Jean-Marc Janaillac. Pour beaucoup d’observateurs, la meilleure solution pour faire sortir l’entreprise de cette crise latente serait de couper le cordon ombilicale reliant l’Etat à Air France. Grâce à AccorHotels, le moment est peut-être venu…

Article rédigé par Clément Peltier et Emilie Vignon

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