1 Porto

Comme Buda et Pest de part et d'autre du Danube, l'agglomération de Porto, sur les flancs abrupts du fleuve Douro, a deux faces : la noble Porto, rive droite, et l'ouvrière Gaïa, rive gauche. Gaïa est la ville des caves et de la production viticole, sur les toits rouges de laquelle se dressent les enseignes géantes des marques du célèbre vin régional, le Porto, qui imbibent le paysage. En face, reliée par six ponts acrobates dont deux grands arcs métalliques (l'un a été construit par Gustave Eiffel), la vraie Porto étale ses incroyables richesses architecturales, classées au patrimoine mondial de l'Unesco, formant une cascade de constructions entassées entre des ruelles et escaliers étroits, où sèche du linge multicolore sous un ciel parcouru de goélands argentés et criards. Tout en haut, la cathédrale domine un labyrinthe de ruelles serrées qui descendent jusqu'au quai da Ribeira où accostent les rabelos, ces barques effilées à fond plat qui descendaient jadis les tonneaux de Porto du haut-Douro. L'Église Sao Francisco, austère à l'extérieur, cache à l'intérieur des boiseries et statues baroques expressives, peintes et recouvertes de plus de 400 kg d'or. Le riche palais de la Bourse, lui, fut construit au XIXe siècle comme un coup de poker marketing pour attirer les investisseurs. Un week-end ne suffit pas pour découvrir l'entassement de styles et époques, d'églises, palais, théâtres, places, marchés, façades ou intérieurs tapissés de faïences en azujelos (comme la gare de Sao Bento). La cerise sur le gâteau est la bibliothèque néogothique : elle inspira le premier livre de JK Rowling – qui vécut un temps à Porto – racontant les aventures d'un certain… Harry Potter.

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