Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Trafic aérien : malgré une tendance positive, la Fnam alerte sur le risque de décrochage du pavillon français

Si le trafic aérien commercial en France de ce début d’année 2025 dépasse à nouveau les niveaux de 2019, la Fnam alerte sur le risque de décrochage du pavillon français par rapport à ses voisins européens, dans un contexte de hausse de la fiscalité et « d’absence de stratégie nationale ».

Avec 178,4 millions de passagers, le trafic aérien commercial en France en 2024 était quasiment revenu au niveau de 2019. Sur le premier trimestre 2025 : il s’élève à 37,4 millions de passagers, en hausse de 4,7% par rapport à 2024 et désormais à 0,8% au-dessus des niveaux de 2019.

Mais si ces chiffres, dévoilés par la Fédération nationale de l’aviation et ses métiers (Fnam) mardi 29 avril lors d’une conférence de presse, sont encourageants, la France reste à la traîne par rapport à ses voisins européens. Et pour la Fnam, cette embellie masque des menaces structurelles et conjoncturelles : l’offre de sièges en France va reculer cet été, et le pays tombe au sixième rang européen, désormais devancé par l’Italie et la Turquie.

À la traîne en Europe

Le trafic passagers au sein de l’Europe en 2024 a ainsi augmenté de 7,4% par rapport à 2023, porté par des destinations comme la Grèce et l’Italie. « Malgré cette hausse, l’offre en France augmente moins vite que celles des pays touristiques du sud de l’Europe notamment », résume le rapport de la Fnam.

Avec 2% de croissance du nombre de mouvements, la France a été en 2024 le pays qui croit le moins, avec la Norvège, dans les 10 plus grands marchés européens. En termes de croissance du trafic, la France se classe 33e sur 40 en 2024 selon les statistiques d’Eurocontrol. Un phénomène qui se vérifie aussi sur les vols transatlantiques : en croissance de 3,8% en France l’an passé, ils ont progressé de 12% en Italie, et de 21% en Grèce sur la même période. 

Si les trafics internationaux et vers l’Outre-Mer se portent bien, le trafic intérieur poursuit, lui, son érosion et s’établit désormais à 20,2 millions de passagers en 2024. « Le trafic domestique radial est maintenant équivalent à son niveau de 1984, et le trafic transversal revient à son niveau de 2016 », indique Pascal de Izaguirre, à la tête de la Fnam. 

Perte de compétitivité

 

Globalement, la Fnam alerte sur une perte de compétitivité et d’attractivité du pavillon France, sur fond de hausse de la fiscalité et d’absence de stratégie nationale. Une fois de plus, est pointée du doigt la récente augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), entrée en vigueur en mars 2025. Désormais, chaque passager au départ de la France s’acquitte de 7,40 euros en classe économique pour un vol intra-européen (contre 2,63 euros auparavant) et jusqu’à 30 euros en classe affaires. Pour les vols hors Union européenne, la taxe grimpe à 15 euros en économie et 80 euros en classe supérieure. Cette hausse, qui s’inscrit dans le cadre du projet de loi de finances 2025, représente un milliard d’euros supplémentaires pour des compagnies aériennes devant s’acquitter de 4 milliards de taxes en tous genres chaque année, pour des chiffres d’affaires cumulés d’environ 18 milliards d’euros.

« Plus globalement, nous remarquons une méconnaissance de notre réalité, une vision caricaturale de l’usage de l’avion, et un scepticisme sur notre capacité à mener à bien notre décarbonation », explique Pascal de Izaguirre. La Fnam appelle les pouvoirs publics à définir une véritable stratégie nationale pour l’aérien, incitative et pas punitive, à l’image de celle mise en place récemment en Allemagne. L’objectif : répondre aux défis de compétitivité, de transition écologique et de connectivité, afin que le transport aérien reste un moteur d’emploi (1,8 % du PIB, plus de 570 000 emplois), de cohésion territoriale et de développement touristique. « J’en appelle à plus d’engagement de la puissance publique pour aider à notre transition écologique. L’enjeu n’est pas de tuer un secteur, mais de savoir comment on le décarbone intelligemment. Nous pensons qu’un pan entier de l’économie française est menacé », conclut le président de la Fnam. 

À lire aussi : 

Laisser votre commentaire (qui sera publié après modération)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique