US Airways en pleine débâcle

La septième compagnie américaine, qui exploite en France deux vols quotidiens (Paris-Philadelphie et Paris-Pittsburgh), a été fortement touchée par la crise du transport depuis les attentats du 11 septembre. Elle a perdu 253 millions d’euros au deuxième trimestre de son exercice 2002 (avril-juin), pour un chiffre d’affaires trimestriel de 1,9 milliard d’euros, en baisse de 24% par rapport à la même période de l’année précédente. Sa dette cumulée est évaluée à 8 milliards d’euros. 

Avant les attentats, la compagnie basée à l’aéroport Reagan de Washington, déjà mal en point à cause de la concurrence de Delta et de la compagnie régionale Jet Blue sur la côte Est des Etats-Unis, avait dû réduire ses capacités de 20% et licencier 11 000 de ses 46 000 salariés selon un plan drastique de restructuration qui devrait lui permettre d’économiser annuellement 1 milliard de dollars. 

Pour continuer son activité, la compagnie vient d’obtenir un crédit de 500 millions de dollars auprès des banques Credit Suisse First Boston et Bank of America. Le groupe d’investissement américain Texas Pacific Group s’est par ailleurs dit prêt à verser 200 millions de dollars dans US Airways si elle passe le cap du chapitre 11, ce qui lui permettrait de prendre une participation de 38% au capital de la compagnie. 

US Airways a aussi reçu l’aval du gouvernement fédéral américain pour obtenir une garantie de crédit de 900 millions de dollars du fonds de soutien au transport aérien (Air Transportation Stabilization Board) contre la mise en place de mesures d’économies supplémentaires. Pour réduire encore ses coûts, la compagnie vient de signer un accord de partage de codes avec United Airlines, qui traverse elle aussi une très grave crise financière, et pourrait se placer sous la protection du chapitre 11 cet automne. Objectif: offrir à ses clients un plus grand nombre de correspondances dans l’est des Etats-Unis, les Caraïbes, l’Europe et l’Asie et des programmes conjoints de fidélisation. Jean-Baptiste Héguy