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France : quel est l’impact exact du tourisme sur les gaz à effet de serre ?

Transport, hébergement, restauration… L’Ademe dresse un bilan précis des émissions de gaz à effet de serre du secteur du tourisme en France.

Avec près de 90 millions de touristes internationaux en 2019, le tourisme en France est à un tournant. C’est un secteur clé pour l’économie française, représentant 7% à 8% du PIB et 2 millions d’emplois. Il a également un rôle à trouver et à assumer dans la transition écologique. Notamment au niveau de ses émissions de gaz à effet de serre. Vitrine de la culture française, le tourisme dispose de plusieurs leviers d’action pour contribuer aux objectifs de transition écologique.

C’est ce que tente de démontrer le rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) sur le tourisme. Très exhaustif et fondé sur les données de 2018 (pré-crise), celui-ci rappelle que, malheureusement, l’activité touristique n’est pas sans conséquence sur la planète.

« Il est essentiel d’évaluer Ia contribution du tourisme aux émissions nationales de gaz à effet de serre (GES) en vue d’identifier les postes clés sur lesquels agir en priorité et de définir des objectifs de réduction cohérents, construire un plan d‘actions et suivre l’évolution de ces émissions dans le temps, indique Arnaud Leroy, le président de l’Ademe. Cette étude ici présentée est novatrice aux niveaux national et international en raison de sa précision et de l’extensivité de son périmètre ».

Le transport aérien représente 40% du gaz à effet de serre

Le secteur du tourisme en France, couvrant dans l’étude la métropole et l’outre-mer, a émis 118 millions de tonnes de CO2 en 2018. Ce total correspond à l’empreinte annuelle de 11 millions de Français et l’ensemble de leurs activités. Ainsi qu’aux émissions annuelles directes des régions Île-de-France, Provence Alpes Côte d’Azur et Bretagne réunies.

Le tourisme pour motif professionnel représente 9% des nuitées et journées touristiques en France et 17% des émissions GES du secteur. Cela s’explique par des séjours plus courts en moyenne et par l’existence d’émissions liées à l’évènementiel d’affaires (utilisation d’infrastructures de congrès, foires et salons).

Les excursionnistes (voyageurs à titre perso ou pro à plus de 100 km du domicilie sur une journée) représentent 9% des nuitées ou journées et 14% des émissions de GES. L’intensité en carbone par journée d’un excursionniste est donc plus élevée que celle d’un touriste.

De même le tourisme réceptif représente 30% des nuitées et journées du secteur mais induit 64% des émissions de GES. Un visiteur venant de l’étranger émet quant à lui quatre fois plus de GES par nuitée qu’un visiteur venant de France métropolitaine. Et ce à cause des transports. Les profils touristiques les plus émetteurs sont donc ceux qui cumulent une longue distance origine-destination et un mode de transport intensif en carbone (voir image ci-dessus). 

Ces émissions proviennent aux trois quart de la mobilité des touristes. Le transport aérien représente 40% du total. L’hébergement, les achats de biens et la restauration sont à l’origine de 20% des émissions. Environ la moitié de ces émissions sont des émissions directes ayant lieu sur le territoire français. Le secteur du tourisme est donc à l’origine de 11% de l’inventaire national d’émissions de GES de la France pour 7,4% du PIB.

Un vol Paris-New York dépasse les 2 tonnes de CO2

L’Ademe a aussi réalisé une étude comparative d’empreinte carbonne, sur six profils-types.

Le voyage de 7 jours avec un vol aller-retour Paris-New York dépasse à lui seul l’objectif de 2 tonnes CO2 par an par personne en 2050 visé par l’Accord de Paris.

L’étude de l’Ademe propose également un ensemble de pistes envisageables pour réduire les émissions du tourisme en agissant sur l’offre et la demande, ci-dessous.

1 commentaire
  1. [email protected] dit

    La proportion d’hébergements de tourisme proposant un point de charge pour véhicule électrique est on ne peut plus ridicule. C’est d’autant plus dommage que puisqu’il s’agit de passer au moins une nuit sur place, de simples prises domestiques seraient déjà une nette amélioration. Sur une simple prise 16A limitée à 13A (3 kW) on peut facilement récupérer 20 km par heure de charge soit 440 km si on arrive à 18h et qu’on repart à 10h. Largement assez pour continuer sa route. Et installer une voire une dizaine de prises 16A sur le parking de l’hébergement représente un coût très faible. D’autant que de nombreux sites touristiques disposent de bornes accélérées de 7 kW à 11 kW voire 22 kW, qui permettre de compléter la charge durant les visites le cas échéant. Mais on ne pourra pas mettre autant de bornes de charges rapides que de véhicules électriques sur les sites touristiques, alors la priorité est à la charge lente.

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