Safaris : une nouvelle direction et des ambitions réaffirmées pour Wow (Thoiry)
Le groupe Wow est propriétaire de trois parcs zoologiques dont Safari Thoiry dans les Yvelines. L’entreprise développe les hébergements et le Mice pour attirer plus de clients.
Depuis son changement de nom l’année dernière, le groupe Wow, qui exploite Safari Thoiry (Yvelines), Safari Peaugres (Ardèche) et Wild Park Santo Inácio (Portugal), trois parcs zoologiques, s’est fait discret. Ces derniers mois, l’entreprise s’est dotée d’une nouvelle gouvernance. Ronan Vaspart dirige désormais Wow, l’acronyme de Worlds of Wild.
Depuis sa prise de fonctions à l’automne dernier, il a élaboré une stratégie de moyen terme visant à « consolider le positionnement des trois parcs ». « Nous devons travailler sur l’attractivité de nos parcs », explique celui qui est passé, entre autres, par Disneyland Paris et surtout Accor. « Safari Thoiry, par exemple, est un lieu emblématique pour les Franciliens et les Normands. Mais nous devons réussir à pousser ces frontières. »
15 000 nuitées à vendre chaque année
Dans cet objectif, Wow mise notamment sur les hébergements immersifs et insolites. Ainsi, après les tanières d’ours inaugurées en 2021, ou les lodges premium avec vue sur « Terres d’Afrique », l’une des zones thématiques du parc, une dizaine de « loudges », des lodges donnant sur l’enclos des loups arctiques, viennent d’être construits à Safari Thoiry. Safari Peaugres, lui, rajoute trois « huttes guépards » à la vingtaine de cabanes perchées déjà disponibles sur site.
Aujourd’hui, avec une soixantaine d’hébergements, l’entreprise commercialise « 15 000 nuitées sur l’ensemble de l’année », chiffre Dominique Guillery, le directeur marketing et commercial du groupe Wow et ancien visage incontournable de Costa Croisières.
D’autres leviers de développement pour WOW
« L’hébergement fait bien sûr partie de nos leviers de développement. Mais ça n’est pas le seul », souligne Ronan Vaspart. Wow souhaite travailler sur son offre Mice pour favoriser la fréquentation de ces hébergements en basse saison ou en semaine. « Nos parcs sont désormais ouverts à l’année. Nous devons donc trouver un moyen de les rendre attractifs, que la météo soit caniculaire ou bien plus froide ».
Thoiry a par exemple déployé le Festival des Lumières Sauvages à Peaugres et à Santo Inácio. « C’est un prétexte idéal pour que les visiteurs puissent découvrir nos parcs sous une autre perspective. C’est aussi un moyen de fidéliser nos salariés sur toute l’année », estime Ronan Vaspart.
Vers le rachat d’autres parcs zoologiques ?
Et c’est une rentrée d’argent supplémentaire pour Wow qui, à la différence des autres parcs de loisirs, fait face à des coûts fixes importants même quand il est fermé. « Les animaux mangent tous les jours… », sourit Ronan Vaspart.
En coulisses, les dirigeants travaillent aussi à la mise en place de synergies entre les trois parcs sur des sujets internes (RH, fonctions support, marketing, formation…). « Jusqu’ici, les trois parcs, membres du même structure financière et juridique, fonctionnaient en relative autonomie », indique Ronan Vaspart. Cette gestion centralisée permettra, à court terme, de développer le chiffre d’affaires, la fréquentation des parcs et, in fine, d’avoir une meilleure efficacité commerciale, espère Wow. « C’est ce qui nous permettra d’envisager l’avenir. »
Jusqu’à envisager le rachat d’autres parcs zoologiques en Europe ? « Nous restons attentifs à d’éventuelles opportunités, et nous ne nous interdisons aucune croissance externe. Mais ça n’est pas notre priorité, d’autant plus que nous disposons de réserves foncières suffisantes, dans nos trois parcs, pour développer nos produits actuels », conclut Ronan Vaspart.
Avec l’évolution des attentes de la société envers sa relation avec les animaux, les parcs zoologiques sont-ils menacés dans l’avenir ? « C’est une question à laquelle on réfléchit, même si le groupe Wow met le bien-être et la protection des espèces au cœur de son activité. Mais, dans le futur, les visiteurs seront-ils à la recherche de ce genre d’expériences ? Nous devons anticiper ces évolutions », assume Ronan Vaspart. De là à voir des attractions « mécaniques » pousser à Thoiry ? « Nous ne renierons jamais notre ADN, et nous ne construirons jamais un rollercoaster à côté de l’enclos des lions. Mais nous devons réfléchir à la façon dont Wow continuera d’opérer dans le futur. »