Prendre un (bon) bain de foule

Elle est ce que la grande majorité des sites touristiques cherche à accroître. Mais sans encadrement, l'affluence peut aussi devenir leur cauchemar. Stations balnéaires, grands événements, musées ou parcs d'attractions… : pour éviter que haute fréquentation ne rime avec désorganisation, la gestion des flux revêt une importance stratégique.

À Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), par exemple, où le nombre d'habitants passe de 10 000 en hiver à 100 000 en été, les investissements des dernières années (traitement des déchets, propreté, transports, sécurité…) n'ont pas pour seul objectif de supporter le pic d'affluence estival. « Notre politique n'est pas d'accroître nos capacités d'hébergement, indique Jean-Paul Richaud, directeur de l'Office de tourisme. Nous cherchons au contraire à étendre les flux sur les ailes de saison, en proposant des services touristiques d'avril à octobre, tels que la présence de maîtres nageurs sur les plages ou 14 lignes de train-bus sur toute la commune. »

Autre problématique, autre réponse : au musée du Louvre, c'est le traitement de la foule quotidienne qui est en jeu. Un vaste projet de transformation de la Pyramide est prévu pour démarrer fin 2014, destiné à améliorer les conditions d'accueil. Outre le doublement des postes de contrôle sécurité (pour réduire l'attente extérieure), l'objectif est de transformer le hall en espace calme, où « l'on permet au visiteur de comprendre l'organisation des lieux et de construire son itinéraire », indique Françoise Broyelle, chargée de projet Médiation-Pyramide au sein du musée. Quid de la gestion de la surfréquentation de certaines salles ? Le sujet n'est pas encore jugé prioritaire, le musée n'étant pas arrivé à saturation. Mais une dispersion des oeuvres majeures dans plusieurs salles éloignées, ou la visite de la Joconde sur réservation, font partie des pistes à l'étude.

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