Pour Carnival, la crise des réfugiés inquiète les passagers
D’après le PDG du groupe Carnival, premier opérateur de croisières au monde, la crise des migrants affecte le secteur en Europe, en éveillant l’inquiétude des consommateurs quant aux voyages en paquebot.
Selon le droit maritime international, tout navire a l’obligation de porter secours à un autre bateau en détresse qui se trouverait sur sa route. Alors que les naufrages de bateaux transportant des réfugiés se multiplient, voilà qui donne à réfléchir, notamment dans le secteur des croisières. Pour Arnold Donald, PDG de Carnival Corporation (Aida Cruises, Costa Cruises, Carnival cruise Line, Cunard, Seabourn…), la crise des migrants en Europe affecte clairement le marché dans la région, rapporte le site américain Bloomberg Business.
"Est-ce que je veux aller à la mer et voir mes vacances perturbées?"
Les images de corps échoués sur les rives et de réfugiés entassés à bord de radeaux auraient un impact psychologique sur le comportement des acheteurs, a-t-il estimé dans une interview le 22 septembre. Selon lui, l’inquiétude des clients se ressent notamment à travers les questions posées aux opérateurs des call centers.
"Ils demandent : "Est-ce que je veux aller à la mer et voir mes vacances perturbées ?", a-t-il cité en exemple. "Que faire si le navire doit s’arrêter pour ramasser des réfugiés ? Je ne sais pas qui ils sont, à quoi est-ce que je m’expose ? Il y a de la consternation".
Sauvetages en Méditerranée
Le marché européen est capital pour le leader mondial des croisières. Sur ses 15,8 milliards de dollars de chiffres d’affaires réalisés l’an dernier, 36% provenaient du Vieux continent.
Cette année, Carnival a dû arrêter à deux reprises ses navires pour secourir des réfugiés en Méditerranée. En juillet, le Island Princess, de Princess Cruises, a ainsi secouru 117 personnes au large de la Grèce. D’autres compagnies ont modifié leurs itinéraires, mentionne encore Bloomberg Business, à l’image de Norwegian Cruise Line, Regent Seven Seas Cruises et Oceania Cruises qui ne passent plus par Mytilène, la capitale de Lesbos, une île grecque où des milliers de réfugiés syriens ont débarqué.
Plus de 2800 personnes sont mortes lors du naufrage de leur embarcation en tentant la traversée de la Méditerranée depuis janvier 2015, selon l’Organisation Internationale des Migrations.
