Port-Louis

La pomme d’amour est une délicieuse petite tomate mauricienne. Près de Corderie Street, au coeur du vieux quartier de Port-Louis, là où le marché aux fruits et légumes est l’un des plus animés et colorés, elles y sont entassées en impressionnantes pyramides, comme tous les produits indigènes aux noms exotiques. Le rouge vif des tomates côtoie ainsi le vert pâle des pipengailles et des patoles, le jaune orangé des giraumons, le vert foncé du cresson, arrosé en permanence par ses vendeurs… Les ménagères marchandent en créole les ingrédients qui servent à préparer le rougail quotidien ou du vindaye d’ourite (pieuvre). Le marché des poissons, volailles et viandes est installé juste à côté. Sur les plateaux en cuivre d’antiques balances à fléau, on y pèse la tranche de capitaine, ou de cerf des montagnes. Encore à part, le marché des grains secs ouvre ses sacs d’embériques (lentilles locales), de riz et de légumes secs, entre un bric-à-brac de balais cocos, de chipettes (chips colorées) ou de poisson séché. Les effluves se font tantôt citronnelle, curry, cardamome ou vanille. Le bazar est vraiment le coeur battant populaire, et le condensé, de toutes les couleurs et parfums du pays. Les passants y sont hélés par les cris des vendeurs, dans une atmosphère électrique. En sortant de cette étuve à Farquar Street près du port, il est bon de se désaltérer avec une mousse noire (vanille, amande, fraise) ou un alouda (lait, eau, sucre). Les échoppes de rôti chaud ou de dholl puri (sortes de crêpes fourrées et épicées) permettent quant à elles de caler une petite faim.